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Un fil fragile

23 sept. 2011, 09:43

Un budget, c'est avant tout un acte politique, un instrument destiné à orienter et soutenir les grands choix stratégiques d'une collectivité. Ce n'est surtout pas un exercice d'équilibriste (je comble ici ce que j'ai creusé là), ni une simple colonne d'additions et de soustractions dont le résultat doit être le plus proche possible de zéro.

En cela, le budget présenté hier par l'Etat de Neuchâtel est plutôt réjouissant. Il montre une vraie volonté d'accompagner financièrement les choix politiques entrepris depuis quelques années. Les investissements sont ciblés, les effectifs contenus, la volonté de restructurer l'administration se lit partout à travers les 220 pages du projet. Tant mieux.

Mais au-delà du cocorico («Nous sommes sur la bonne voie», s'est félicité Jean Studer), il ne faut pas être dupe: pour présenter un déficit contenu à 21 millions, ce qui n'est pas mal du tout en regard des dix derniers exercices, le Conseil d'Etat fait des paris aléatoires sur lesquels il n'a aucun pouvoir. Ainsi, la BNS ne versera sans doute pas un sou cette année aux cantons. Et alors que le budget 2011 prévoyait un déficit de 15 millions «seulement», les comptes pourraient boucler avec 40 millions de trou. Qu'est-ce qui permet, alors que la crise de l'euro n'a sans doute pas atteint son paroxysme, d'estimer que Neuchâtel empochera 15 millions l'an prochain?

Même chose pour les recettes fiscales: l'activité économique, on l'a vu en 2008, peut se retrouver au point mort en quelques semaines, et l'Etat contraint de faire une croix sur des dizaines de millions. Le plus beau des budgets ne peut rien face à ces retournements de situation, surtout dans un canton aussi ouvert sur le monde, et donc dépendant de l'extérieur, qu'est Neuchâtel. C'est ce qui fait sa richesse, mais aussi sa fragilité.

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