Monsieur Chagaev,
Depuis votre arrivée à Neuchâtel Xamax, il y a trois mois, nous avons suivi avec grand intérêt et quelques espérances vos premiers pas de patron d'un club de football. Certains de vos choix initiaux nous ont surpris. Vos déclarations publiques nous ont souvent étonnés, voire même parfois choqués. Votre désir de faire table rase du passé dans la gestion du club aurait certes pu nous rassurer!
Globalement, nous n'avons pas voulu, jusqu'à présent, tirer à boulets rouges sur un repreneur qui semblait avoir les moyens de ses ambitions. Après le bizarre épisode Anderson, le choix de l'entraîneur Caparros donnait enfin l'impression d'un peu de sérieux.
Aujourd'hui, il nous semble que vous avez cependant dépassé les bornes. Certes, la conduite d'un club de football exige semble-t-il des méthodes de management originales. Mais pas jusqu'à parader, un jour de match, dans les coursives d'un stade, accompagné de gardes du corps armés, pour aller terroriser le staff technique et les joueurs. C'est un comportement inacceptable! Qu'il soit Suisse, Tchétchène ou Espagnol, un patron ne vient pas menacer physiquement l'encadrement qu'il a désigné il y a moins d'un mois.
Lors d'un entretien que vous nous avez accordé, il y a un peu plus de trois semaines, vous faisiez part de votre incompréhension devant la manière dont les Suisses vous jugeaient sans trop vous connaître! Mais en trois mois, nous avons appris à vous connaître. Et l'image que vous donnez de vous-même est pour le moins désastreuse. A part vos gardes du corps armés, vous faites le vide autour de vous et plus personne ne vous suit. Il serait grand temps de vous en rendre compte.
