«S’aimer sous le regard de la Lune», la nouvelle de Dunia Miralles

J’ai longtemps pensé que des vacances oniriques exigeaient des destinations lointaines: les plages du Pacifique, l’Orient des «Mille et une nuits», les fêtes d’Ibiza… J’ai parcouru le monde du nord au sud, d’est en ouest. J’ai remercié en serbo-croate, salué en mandarin. J’ai bu du thé tibétain au beurre de dri, avalé des chenilles de papillon au Mexique et mangé du phoque en Islande. Une insatiable envie de tout goûter, tout explorer me tenaillait. Mon désert intérieur sans cesse me réclamait de nouveaux parfums, de nouvelles rosées. Toutefois, le plaisir du voyage s’évaporait au premier jour de travail. Mes périples n’étaient qu’une larme tombant sur les sables de la Vallée de la mort. Plus je voyageais, plus mon besoin de voyage demeurait inassouvi. J’errais, par habitude, de bus en avion et d’avion en train, poursuivant une chose qui m’échappait. Jusqu’à notre rencontre au retour de l’une de mes pérégrinations. Quand...