L’unité nationale vacille en Suisse. Perçue comme un affront face aux efforts entrepris par les Romands durant la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, la volonté du Conseil fédéral de reprendre les rênes de la gestion de la crise ne passe pas.
Un chapelet de propositions soumises à consultation jusqu’à vendredi inclut notamment la fermeture de tous les établissements publics à 19h, la limitation des réunions privées à cinq personnes et l’interdiction des activités culturelles.
A l’instar de cinq autres gouvernements romands, le Conseil d’Etat neuchâtelois ne comprend pas que Berne intervienne ainsi, après avoir laissé les cantons mener la barque durant les pires semaines de l’automne. La pilule est d’autant plus difficile à avaler que les résultats obtenus rendaient possible un assouplissement partiel des restrictions dès ce jeudi. Cette colère fait écho au désarroi des citoyens, bistrotiers, restaurateurs et acteurs culturels en première ligne.
Une réaction forte est nécessaire. Le nombre de nouvelles infections au coronavirus stagne à des niveaux qui restent inquiétants tant en Romandie qu’outre-Sarine. Mais le ministre de la santé Alain Berset et ses collègues sauront-ils privilégier des mesures compréhensibles pour la population?
De cette réponse dépendra la manière dont les Suissesses et les Suisses respecteront les consignes durant les fêtes de Noël. En cette fin d’année hors normes, le ras-le-bol se fait de plus en plus sentir. Une perte totale de confiance envers les autorités serait très malvenue. Les mesures les plus efficaces seront celles que la population sera d’accord d’appliquer.