J'imaginais que ma prochaine petite radio portative - l'ancienne ayant rendu l'âme après un courageux mais fidèle compagnonnage de vingt ans - serait entièrement automatisée. Qu'il suffirait de claquer des doigts pour faire naître les voix magiques de Lolita ou de Madeleine Caboche. C'est plus compliqué. Car ce 21e siècle n'est pas exempt de contradictions (un peu comme les précédents).
«Elle est solaire», annonce le vendeur. Après Fukushima, c'est sans appel. Faites bronzer la petite boîte en plastique et les batteries se chargent. Mais elle va fondre! «Pas tout de suite», rassure l'expert. A minuit, pas de risque. Et c'est l'heure de Lapp et Simon. Clic rien. Lampe de chevet, mode d'emploi. Faut s'accrocher: si les accumulateurs ont refusé d'accumuler, «dégager la manivelle». La quoi? La manivelle, bien sûr, comme dans les années 30, quand il fallait utiliser la dynamo de son téléphone avant de composer le numéro. Bon, mais là, dix tours énergiques donnent cinq secondes de son. Un Aquaconcert = une tendinite. On peut aussi brancher la radio à une prise? Raccord non livré. Mettre des piles? Faut avoir les bonnes.
Par chance, la fenêtre était fermée, sans quoi les voisins auraient assisté au vol bref d'un ovni vert fluo et à sa rencontre brutale, mais probablement méritée, avec les pavés de la rue.