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René Besson, la disparition d’un grand horloger

L’horloger René Besson est décédé récemment dans sa 87e année. Il a été un des principaux artisans du redémarrage de l’industrie horlogère après la crise des années 1970. Hommage.

08 mai 2020, 17:53
Horloger reconnu, René Besson est décédé dans sa 87e année.

René Besson, un horloger de grand talent, s’est éteint le 3 mai à Genève dans sa 87e année et a été inhumé dans l’intimité le 7 mai. Fils d’un agriculteur de montagne aux Loges (Vue-des-Alpes), il a fait un parcours aussi exceptionnel qu’atypique, devenant l’un des principaux artisans, sur le plan technique, du redémarrage de l’industrie horlogère suisse après la rude crise des années 70.

Après avoir décroché un diplôme d’horloger à l’Ecole d’ingénieurs de La Chaux-de-Fonds, en 1955, puis un diplôme d’ingénieur horloger à l’Université de Neuchâtel en 1962 (filière disparue), la carrière de René Besson a vite pris son envol.

Chez Ebauches SA et Rolex

De 1971 à 1979, il assume de hautes responsabilités de chef de projet dans le domaine des montres nouvelles, mécaniques et électroniques, chez Ebauches SA à Neuchâtel, devient responsable des «projets spéciaux» chez ETA à Granges entre 1979 et 1985, avant de prendre la direction technique de Rolex à Genève, jusqu’à sa retraite en 1998.

René Besson dirigeait l’équipe d’ingénieurs qui était parvenue, en cinq mois, en 1978, à damer le pion à la concurrence japonaise dans la course à la montre la plus plate du monde. La Delirium, montre mythique de 1,98 mm d’épaisseur, avait redonné confiance aux horlogers suisses rudement secoués par la concurrence japonaise. Même s’il n’y a aucune commune mesure entre l’or de la Delirium de 1979 et le plastique de la Swatch de 1983, cette réussite avait sonné le réveil d’une reconquête des marchés. Sur le plan technique, le fond de la boîte servait pour la première fois de support aux pièces constitutives de la montre, principe repris par la Swatch.

«L’un des meilleurs»

En 1995, la médaille d’or de la Société suisse de chronométrie rendait hommage à René Besson pour son «rôle important dans l’avance prise par l’industrie horlogère suisse». Gil Baillod, rédacteur en chef de «L’Impartial» et fameux chroniqueur horloger, le tenait pour «l’un des meilleurs constructeurs horlogers du monde».

Cet esprit créatif, sans cesse en mouvement, compte à son actif le dépôt de plus d’une cinquantaine de brevets et le développement d’une vingtaine de circuits intégrés. Père de deux enfants, très attaché au canton de Neuchâtel, où il a toujours conservé son domicile, René Besson ne s’est jamais départi, malgré sa réussite, de son caractère terrien fait de modestie, de générosité et de prudence.

Jean-Bernard Vuillème

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