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Région des Trois Lacs: une association pour être mieux entendue

Des représentants de diverses communes et cantons ainsi que de groupes d’intérêt se réunissent ce vendredi pour fonder une association. Le but? Etre mieux entendu au niveau suisse.

05 avr. 2019, 10:12
Une vue sur le lac de Morat.

La région des Trois Lacs veut être davantage entendue au niveau suisse. Des représentants de diverses communes et cantons ainsi que de groupes d’intérêt se réunissent ce vendredi à Morat pour fonder l’association Avenir Pays des Trois Lacs.

Beat Vonlanthen, conseiller aux Etats (PDC/FR), présidera la rencontre. Christian Wanner devrait être élu président de l'association. La constitution de cette association est la suite de la rencontre du 16 novembre 2018 à Morat, où plus de 350 délégués de 230 communes vaudoises, fribourgeoises, neuchâteloises, bernoises et soleuroises avaient discuté de la pertinence d’une troisième correction des eaux du Jura.

«La réflexion va aller au-delà de cette possible correction», a déclaré Markus Ith, député fribourgeois et futur directeur de l’association, sur les ondes de RTN. «Les avis sont divergents mais tout le monde reconnaît qu’il faut faire quelque chose en lien avec la problématique du climat», a-t-il dit.

«Toutes les questions en lien avec la nature doivent être mises sur la table», a ajouté Markus Ith. L’association va se pencher aussi bien sur la manière de produire de l’agriculture, que sur la possibilité d’imaginer des rizières ou sur la problématique des cormorans pointés du doigt par les pêcheurs.

Equilibre entre centres et zones rurales

Dans son préambule, l’association rappelle que la région est devenue la plus grande zone prioritaire pour la sécurité alimentaire nationale, grâce à la fertilité naturelle de ses sols, ses vastes plaines et la disponibilité de l’eau. Elle souligne aussi que l’endroit est la plus importante zone humide nationale pour la conservation de la nature sur la rive sud du lac de Neuchâtel avec la Grande Cariçaie.

Avenir Pays des Trois Lacs veut permettre la coopération entre les communes afin d’établir un équilibre des intérêts entre les centres économiques et les zones rurales. Les communes doivent ainsi examiner la proportionnalité des droits d’utilisation sur leur territoire et préconiser des solutions équilibrées.

Lors de la rencontre de novembre, Peter Thomet, président de la communauté d’intérêts Pro Agricultura Seeland, avait déclaré que la région faisait face à deux problèmes: le drainage et l’irrigation. Selon lui, une troisième correction des eaux du Jura devrait permettre d’améliorer l’aptitude agro-technologique des sols.

Un chantier à 1 milliard

Afin que, durant les années chaudes et sèches, la nappe phréatique sous le Grand Marais puisse être alimentée par les eaux de l’Aar et de la Sarine, Peter Thomet a proposé de construire une liaison pas encore existante entre le Canal d’Hagneck et l’Unterwasserkanal (canal de fuite) dans le Canal Principal et le Grand Canal.

Une petite partie des eaux de l’Aar et de la Sarine sera ainsi déviée via le Grand Marais dans la Broye et le Lac de Neuchâtel. Elle ne sera donc pas turbinée dans la centrale électrique d’Hagneck.

Le chantier total est estimé à un milliard de francs pour des travaux à réaliser d’ici à 2050. Le projet rencontre un certain scepticisme des milieux de protection de la nature qui redoutent des atteintes à la biodiversité. La région présente une importance écologique exceptionnelle pour les oiseaux nicheurs et migrateurs par exemple.

Pour l’instant, les organisations de protection de l’environnement n’ont pas voulu rejoindre l’association. «Le dialogue continue. Il est important qu’elles reviennent à la table des discussions pour amener leur vision des choses», a relevé Markus Ith.

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