Les médias régionaux, proches de la population, souffrent le martyre et l’UDC appuie une initiative sur la suppression des redevances qui aura pour effet de les achever. L’immigration européenne recule de manière significative, et l’UDC lance une autre initiative «pour une immigration modérée» qui affaiblira notre économie. A en croire que le bon sens proverbial des Suisses n’a plus sa place dans ce parti!
Il suffit de consulter les différents indices mondiaux sur le développement pour s’apercevoir à quel point ces acolytes d’une soi-disant «Suisse forte» ont perdu le nord. La Suisse est classée juste après les pays Scandinaves dans le peloton de tête de la Social Progress Index 2017, dans laquelle elle remplit les conditions nécessaires à une qualité de vie très élevée, calculée d’après 52 indicateurs. Parmi ceux-ci on retrouve l’accès à l’information, la tolérance et l’inclusion, trois valeurs que ces initiatives sabreraient.
Dans le World Happiness Report 2017, notre pays a également été dépassé par nos voisins du nord, mais figure tout de même à la quatrième place. Qu’est ce qui nous rend si heureux? Le PIB par habitant joue sa part, mais il ne faut pas négliger la générosité, la confiance, et le support social. Or une fois de plus, ce sont des valeurs trop souvent méprisées par le parti au logo du soleil souriant. A force d’être soumise d’année en année à des initiatives non pas logiques mais idéologiques, la Suisse se retrouve de plus en plus divisée, et voit de fait sa place dans les classements dévisser. Ce n’est pas que l’UDC qui perd le nord: c’est le pays tout entier qui perd contre les pays du Nord.
On peut se poser la question de savoir d’où provient cette réalité alternative qui alimente de telles propositions si contraires au bon sens. Je suggérerai de regarder non pas du côté de la Scandinavie, mais de leur voisin géant. Car l’ingérence russe ne se limite de loin pas aux élections américaines: leur propagande est également colportée chez nous, notamment à travers les réseaux sociaux. Contre cette campagne de désinformation on doit à tout prix défendre l’existence des médias publics et de la presse traditionnelle en votant non le 4 mars.