Lorsque nos députés devront tailler dans le vif du budget cantonal, la tentation sera grande de couper dans la culture. Or celle-ci contribue au bien-être général et à la cohésion sociale de la population.
Les grandes messes culturelles du canton – qu’il s’agisse de la Nuit des musées, des festivals de musique ou des spectacles de rue – renforcent le lien social. Mais il y a plus, n’en déplaise à ses détracteurs, la culture est un formidable moteur de l’économie. Elle est créatrice d’emplois et de valeur ajoutée.
A Genève, une étude du professeur José Ramirez, sur mandat de la Ville et du Canton, avait démontré, l’année passée, l’importance capitale de l’économie créative et culturelle dans le pays. Ce secteur y génère 4,6 milliards de francs de valeur ajoutée et plus de 6% des emplois, occupant la deuxième place derrière la finance mais devant l’horlogerie.
Il y a des cas où la culture peut prendre le relais d’une économie en faillite. Je ne citerai ici que le cas emblématique de Chazelles-sur-Lyon, dans le département de la Loire.
Du 16e au 20e siècle, cette petite ville s’est illustrée par une industrie chapelière florissante. Dans les années 1930, elle comptait 28 usines employant 2500 ouvriers. Hélas, cette industrie s’est éteinte à la fin du siècle passé, ruinant les commerces et les établissements de la ville.
L’idée vint alors à des esprits avisés de créer un musée du chapeau en 1983 qui n’a cessé de se développer et qui a permis de revivifier la ville en y attirant de nombreux visiteurs.
Ouvrez un musée des toiles d’indiennes dans ce pays, notre industrie phare au 18e siècle, avec un centre de formation et de fabrication, et vous créerez des emplois, attirerez des visiteurs, générerez de la valeur ajoutée.
Et ne me parlez pas de fermer des musées ou des écoles de musique!