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Point de vue de Jacques-André Tschoumy: "L'opinion est appelée à basculer"

Jacques-André Tschoumy, membre de la Maison de l'Europe transjurassienne à Neuchâtel, revient sur l'échec de l'initiative No Billag. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

13 avr. 2018, 12:01
Les responsables des radios et TV locales fêtent l'échec de l'initiative No Billag.

Souvenez-vous des années de naissance des radios locales et TV régionales dans l’Arc jurassien. Ce fut houleux. Avec quelques amis, dont Pierre Steullet déjà, j’avais présidé à ces innovations de la communication électronique. L’une en TV locale, à Delémont, entre les deux Assemblées constituantes du canton en construction. On était en 1976. C’était, après Sierre, la seconde expérience suisse. L’autre, à Neuchâtel, en radio locale pour tout le canton, c’était en 1983. RTN naissait le 1er mars.

L’opinion était massivement et vivement contraire à ces innovations de communication jugées inutiles. «Radio pas nécessaire!», disait la population, dont le taux d’écoute était si maigre que nous n’étions que sept marcheurs, près de mille actuellement, lors de la première Marche républicaine neuchâteloise, initiée sur la Vue-des-Alpes par Rémy Gogniat et RTN. «La presse écrite nous suffit!», disaient, indifférents, les acteurs politiques du canton, que nous avions pourtant contactés personnellement. «Le marché publicitaire n’est pas extensible», ajoutait, inquiète, la presse écrite.

Or, l’opinion a basculé. On a mesuré ce basculement lors du vote sur No Billag, récemment. Une part importante du camp du refus à No Billag fut la masse d’auditeurs de radios locales et de téléspectateurs de TV régionale qui ont oublié leur hostilité de l’époque et suivent aujourd’hui avec fidélité Canal Alpha, FJ, RJB et RTN.

De plus, les politiques se bousculent au micro et sur les plateaux TV. C’est cet électorat-là qui aura défendu les radios locales et TV régionales en votant non à No Billag. La page du refus des débuts avait été tournée. Ce fut long et difficile. Mais, dans le fond, en matière d’opinion publique, une génération est un délai tout à fait raisonnable. On avait oublié les débuts houleux des radios locales et TV régionales.

Le refus massif à No Billag nous a rappelé que l’opinion, comme en ce temps de grève des transports en France, est appelée à basculer.

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