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Point de vue de Hans-Peter Renk: "Neuchâtelois: encore un effort!"

Le Grand Conseil neuchâtelois a adopté le budget à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. Un système jugé antidémocratique par le militant altermondialiste Hans-Peter Renk. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

01 mars 2018, 12:00
Le Grand Conseil a récemment adopté le budget à la majorité qualifiée.

Le 20 février, une majorité du Grand Conseil a voté une deuxième version du budget 2018, concoctée par six députés – réunis à deux reprises autour d’un café-croissants.

En décembre 2017, il fallait 69 député-e-s (il n’y en eut que 63) pour accepter le budget en vertu du «frein à l’endettement et aux dépenses». Ce mécanisme – proposé dans le «Livre blanc» néolibéral de David de Pury (économiste au 20e siècle) – exige trois cinquièmes des 115 député-e-s pour accepter des dépenses supérieures à 500 000 francs, des réformes fiscales ou une dérogation à ce mécanisme. 

Actuellement, il y a au Grand Conseil 58 élu-e-s de gauche et 57 élu-e-s de droite. 11 élu-e-s de droite y disposent d’un droit de veto royal. A mon avis, c’est une atteinte sérieuse à la démocratie.

Ce n’est pas la première fois que le canton de Neuchâtel connaît une telle situation. En 1831, Neuchâtel étant alors possession du roi de Prusse, un Corps législatif élu remplaça les anciennes Audiences générales (bricolées en 1814). Mais le Conseil d’Etat put y nommer 10 députés (appelés les «députés du Roi»). En octobre 1831, ceux-ci contribuèrent au refus d’un scrutin populaire sur le statut de Neuchâtel: monarchie ou république. 

Des 10 «députés du Roi» aux 11 députés de «Sa Majesté l’empereur Ecu» –terme par lequel le révolutionnaire français Auguste Blanqui (1805-1881) désignait le capital –, il n’existe qu’une unité de différence. Au 170e anniversaire de la révolution neuchâteloise, faudra-t-il donc redire le mot amer de la communarde Louise Michel (1830-1905): que la République était belle sous l’Empire…

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