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Point de vue de Claude-Alain Kleiner: «Retour vers le futur?»

«On s’est pris à rêver qu’un jour, les enseignants neuchâtelois œuvrant dans le cursus de la scolarité obligatoire seraient tous rémunérés de la même manière», relève le pédagogue Claude-Alain Kleiner. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

17 juin 2019, 12:00
"pour les enseignantes des degrés 1 et 2 notamment, et pour nombre d’autres, toutes professions confondues, le combat continue!", écrit Claude-Alain Kleiner.

Utopiste et un brin naïf, on s’est pris à rêver qu’un jour, les enseignants neuchâtelois œuvrant dans le cursus de la scolarité obligatoire seraient tous rémunérés de la même manière. A horaire égal s’entend! A plusieurs reprises, l’idée a ressurgi.

En 2001 d’abord, avec la naissance de la Haute Ecole pédagogique, désormais unique organe habilité à délivrer un titre d’enseignant… A nouveau, quelques années plus tard, lors de l’entrée en vigueur du Concordat Harmos organisant la scolarité en trois cycles de quatre ans… Enfin, en 2009, avec la réforme du cycle 3 et la suppression des filières, générant une plus grande mixité des enseignants dans des degrés identiques!

La situation a empiré ou s’est complexifiée grâce ou à cause d’une nouvelle grille salariale.

Hélas, aujourd’hui, force est de constater qu’il n’en est rien. Paradoxalement, la situation a empiré et s’est complexifiée grâce ou à cause d’une nouvelle grille salariale entrée en force par le Conseil d’Etat début 2017, malgré de nombreuses manifestations et autres débrayages du corps enseignant. «Plus juste et plus équitable!», a alors décrété l’autorité…

Dès lors, ce sont près de 10 fonctions et 15 titres différents qui sont aujourd’hui reconnus pour la seule scolarité obligatoire, distribués dans 13 classes de traitements! Savante combinatoire en même temps que comble de l’hérésie ou de l’injustice, c’est selon, puisqu’à l’intérieur d’un même cycle d’enseignement, les traitements divergent de plusieurs centaines de francs chaque mois. Triste situation aux prétextes divers: situation acquise, conformisme, corporatisme d’une part, restrictions budgétaires et manque de courage de l’autre!

Au lendemain du 14 juin, peut-être est-il l’heure de se rassurer! Jusqu’en 1977, les femmes étaient moins bien payées que les hommes. C’est grâce à une institutrice de La Chaux-de-Fonds – Suzy Loup – que cette discrimination a été supprimée, le Tribunal fédéral déclarant inconstitutionnelle la disposition neuchâteloise octroyant un salaire plus bas aux institutrices.

Aujourd’hui, pour les enseignantes des degrés 1 et 2 notamment, et pour nombre d’autres, toutes professions confondues, le combat continue!

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