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Point de vue d’Antoine de Montmollin: «La dette heureuse»

«La Suisse peine à se tourner résolument vers l’avenir par manque d’investissements. Ceux-ci sont en effet bridés par une forme d’hystérie de l’épargne», écrit Antoine de Montmollin, député socialiste au Grand Conseil et économiste.

01 nov. 2019, 12:00
Les excédents financiers conséquents de la Confédération se succèdent depuis plusieurs années.

Lors des élections fédérales du 20 octobre, la gauche a progressé et la majorité de droite dure au Conseil national a été renversée. Ces résultats ont d’ores et déjà fait l’objet de nombreuses analyses de comptabilité post-électorale. Il est tout aussi intéressant de s’interroger sur ce que pourrait impliquer en termes de projets politiques ce nouveau rapport de force.

Le renforcement du camp progressiste devrait permettre des avancées dans de nombreux domaines: égalité, environnement, financement de la santé, formation et emploi, entre autres. J’aimerais de mon côté utiliser ces quelques lignes pour évoquer un thème a priori moins séduisant: les finances fédérales.

La Suisse peine à se tourner résolument vers l’avenir.

Dans plusieurs secteurs clés (transition énergétique, transports, …), la Suisse peine à se tourner résolument vers l’avenir par manque d’investissements. Ceux-ci sont en effet bridés par une forme d’hystérie de l’épargne.

Les excédents financiers conséquents de la Confédération se succèdent et ne sont affectés qu’à une diminution de la dette, qui a pourtant déjà été réduite à un niveau particulièrement bas. En outre, les taux d’intérêt sur les emprunts de la Confédération sont aujourd’hui négatifs. Comprenez: on se serre la ceinture, renonce à des investissements judicieux afin de rembourser des prêteurs disposés à nous payer pour que nous utilisions leur argent.

Une approche plus rationnelle de l’endettement permettrait de libérer la capacité d’investissement de la Confédération, soit par des dépenses directes dans des domaines stratégiques, soit au travers d’un fonds souverain géré de manière indépendante.

Quand emprunter permet de réaliser des projets dont les bénéfices (en termes financiers ou sociaux) sont plus élevés que le coût de la dette, il est économiquement justifié de le faire. Toutes les entreprises l’ont compris. Espérons que ce sera également le cas du parlement fraîchement élu!

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