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«Partir, c'est crever un pneu»

15 mars 2011, 11:57

Partir. Tout le monde part un jour. En courses. En vacances. En marche. Comme une flèche. Du pied droit. En douce. A reculons. A l'insu de son plein gré. Sans avoir payé. Sans demander son reste. Comme on est venu. Sur la pointe des pieds. La fleur au fusil. Le nez en l'air. L'air de rien. Après mûre réflexion.

«Partir, c'est mourir un peu», disait Alphonse Allais, avant d'ajouter, «mais mourir, c'est partir beaucoup». Si on a le choix, donc, mieux vaut filer à l'anglaise plutôt que de disparaître à jamais… Pour Gilles Veber, «partir, c'est mourir un peu, mais rester, c'est crever doucement.» Autant décamper, donc. Mais c'est faire fi de la version de Coluche: «Je reviens de vacances, et j'suis crevé dis donc. Je sais pas qui a dit que partir c'est crever un pneu mais il avait raison.» La solution: rester dans son sweet home à regarder passer ceux qui ont oublié de partir à point et qui doivent courir. Plus pragmatique, Alain Rémond suggère: «Partir, c'est ranger un peu». Et ma fille d'attraper la balle au bond: «Dis maman, si j'reste à la maison, j'devrai pas ranger ma chambre?» Mais finalement, pourquoi vouloir le changement? Héraclite disait que «rien n'est permanent, sauf le changement». Selon un proverbe corse: «Change de ciel et tu changeras d'étoiles». Mais pour la Marquise du Châtelet, «le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état.» Quant à Pennac, pas fou: «Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor». Tiens, et s'il avait raison?

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