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Où un Suisse allemand apprend le français aux Japonais comme un touriste

03 mars 2011, 09:17

Vous croyez que si les touristes japonais parlent si mal le français, c'est que leur langue est très différente de la nôtre? Eh bien détrompez-vous: si les Nippons ont tant de difficulté avec la langue de Queneau, c'est que ce sont des Suisses allemands qui la leur apprennent.

Juré, craché: je l'ai vérifié lors d'un récent voyage au pays du Soleil levant, durant lequel j'ai eu entre les mains un petit livre fort instructif, à commencer par son titre: «Le français pour des touristes». Dans ce guide de conversation rédigé par un Alémanique et émaillé d'innovations orthographiques plus audacieuses les unes que les autres, le francophone ébahi apprend notamment l'existence de la «route de passage» (le col), de la «passerelle de bateaux» (le débarcadère) ou de la «station de la montagne». «Me prendre une photo?», doit-on demander si l'on souhaite garder un souvenir de son voyage. Et si l'on ne veut pas être dérangé: «Laissez-moi dans un repos!»

Les Japonais semblent davantage fascinés par la beauté exotique de la langue française que par sa signification. Un peu comme l'Occidental qui se fait tatouer sur la fesse gauche un symbole oriental qu'il ne comprend pas, mais qu'il trouve joli. Ainsi, un transporteur maritime a nommé sa compagnie «Belle mer». Sur la bavette de mon neveu japonais, on peut lire: «Elevé des gens, j'adore ça». Enfin, pour la bonne bouche, cette inscription imprimée sur un sac à la mode: «Ayons un parti! Quel genre de vous cuire fait? Je suis un plaisir...»

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