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Où les graines de curieux ne poussent pas sur les petits écrans bleus

30 juil. 2009, 08:51

Profitant de l'absence de la chair de votre chair, partie au bout du monde s'ébattre avec les poissons clowns et se débattre avec les moustiques tigres, vous avez décidé de dépoussiérer quelque peu son antre. Et aussi, mais très accessoirement, d'y jeter un œil indiscret.

Vous voici donc à fouiller les tréfonds de son sac d'école et les tiroirs de son bureau sous le fallacieux prétexte d'y traquer l'acarien et d'y faire régner l'ordre. Et si vous retournez les poches de ses pantalons, c'est pour éviter, n'est-ce pas, qu'une bille oubliée n'échoue dans la machine à laver. Surtout depuis le jour où vous avez déplié, lavé à 40, un billet doux rédigé d'une écriture maladroite.

Après une heure d'efforts, vous en êtes convaincue: au contraire des filles, les garçons ne cachent pas leurs secrets dans les recoins de leur chambre (ou alors le vôtre se méfie de sa mère...) Vous avez juste réussi à mettre la main sur un bonbec dégueu et sur un jeu de Nintendo que vous aviez cru dérobé par un petit voisin.

Vous vous rabattez donc sur les SMS de son téléphone mobile, mort depuis trois semaines, mais dont vous détenez évidemment le code (faut pas exagérer). Et là, soudain, défile sous vos yeux ébahis un résumé de l'existence trépidante d'un gosse de 11 ans: «Salut sava?» «Salut ramiton». «Arrete». «Ramiton ramiton ramiton!». «Tes bete, ciao». «Ciao bon vac». Vous éteignez le précieux objet, pensive. En vous demandant au final s'il faut être soulagée... ou déçue.

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