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Où les ballades à deux balles prennent le dimanche des airs d'hymne international

29 oct. 2009, 12:19

«... Se cade il mondo, Sara perché ti amo...», chante l'ange, micro au point, en sautillant devant la télé. «Je la sais par cœur», vous dit-il, ravi, entraînant dans une gigue la fille de l'amie thaïlandaise de son papa indonésien. «On a le temps de mettre Abba?».

Aïe! En débranchant précipitamment le karaoké, vous vous cognez le genou contre la table basse tunisienne et embarquez la chair de votre chair dans votre voiture gauloise usinée pourtant en Espagne. «Et vola vola si sa...», continue la petite voix sur le siège arrière - ça y est, vous aurez la mélodie dans la tête toute la soirée - pendant que vous faites coucou de la main à une fillette du quartier, papa belge et maman lituanienne, en promenade avec son bichon maltais. «Tu as répété tes mots d'allemand?», questionnez-vous en claquant la portière, avec sous le bras 14 kilos de matériel scolaire.

D'un balcon, une voix vous interpelle: «Tu voudrais des marrons?», vous demande votre voisine portugaise. «Je t'assure, c'est facile à griller!» Vous en doutez, mais avant d'avoir le temps de répondre, votre sac se met à vibrer: SMS. A Marseille, votre belle-sœur vient d'accoucher d'un petit Lenni, 4 kilos.

Il dit quoi déjà, Junior Tshaka? Ah oui, «Le monde est un grand village...» Mais le MP3 a déjà changé de plage. «I'm a monster, I'm a killer», scande sur la suivante un type dont le nom vous échappe.

«Allez viens, on va aller regarder «Home», dites-vous en prenant l'ange par la main. «Ben je préférerais Madagascar...»

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