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On ne s’approche plus, on se rapproche

La vie en institution de retraite nous est contée grâce au personnel actif entre ses murs. Aujourd’hui, Marie Wyder, animatrice au home de la Sombaille, à La Chaux-de-Fonds, relate le témoignage d’une résidente.

20 mai 2021, 12:00
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Tout en dégustant ma soupe en compagnie de mes trois acolytes de table, je me perds à observer ce qui m’entoure…

- Bon, et lui? Il sourit vraiment vous croyez ou il fait semblant?
- Je vote pour un sourire sincère! Je le connaissais déjà avant qu’ils ne doivent se parer de leurs drôles de déguisements et il souriait très souvent.
- Vous vous souvenez quand nous étions confinés dans nos chambres et qu’ils apparaissaient avec leurs grandes blouses qui les couvraient de la tête aux pieds, les vitres qui leur servaient de lunettes, et leurs bonnets de bain qu’ils mettaient sur la tête… mais aussi sur leurs pieds? Là, ils ressemblaient à des fantômes! Des fantômes étranges et bienveillants.
- Oh oui, tout fout le camp…!
- Tu l’as dit…
- C’est terrible quand même, on n’a plus le droit de sortir et même si on pouvait, qu’est-ce qu’on ferait? Tout est fermé, vous avez vu? C’est certain, tout fout le camp…

Mais moi, je ne suis pas du genre à me laisser abattre. Alors j’essaie une fois encore d’apaiser les esprits:

- Mesdames et Monsieur, moi, je prétends que nous sommes très chanceux. Vous rendez-vous compte que le seul restaurant qui n’aura jamais fermé ces portes est celui que nous avons?

Bien sûr, un tas de choses me manquent: les animations en grands groupes, assister aux cultes, voir mes amis dehors… Mais il faut être patient et créer sa propre «stratégie» pour ne pas baisser les bras. Cela dépend peut-être de sa propre personnalité, la mienne, je la définis comme celle d’une battante.

Pour moi il faut: tout d’abord, se rendre utile. Moi, je tricote et donne mes créations à l’association de la Croix-Rouge et à mon EMS. Ça me donne une utilité citoyenne qui me fait du bien. Mon slogan? Mon plaisir est de faire plaisir.

Ou encore: s’occuper seul. Ce serait gaspiller du temps et se démoraliser d’attendre que la situation revienne comme avant pour commencer quoi que ce soit. Il faut trouver les moyens de se divertir pour se redonner de l’énergie.

Et également être entouré. Et oui, car même si les bras ne sont plus là pour nous étreindre et que nos proches doivent prendre rendez-vous pour nous rencontrer, il faut garder contact. Le personnel a mis à disposition des tablettes pour se voir tout en parlant au téléphone, c’est pratique. Un grand élan de solidarité s’est développé dans la société et nous avons reçu de nombreux témoignages d’enfants qui pensaient à nous, ce qui nous a réchauffé le cœur.

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