Depuis que la question européenne a surgi dans le débat politique en Suisse, le canton de Neuchâtel s'est toujours fait le chantre de l'ouverture. Le fait qu'il vive en grande majorité des exportations de son industrie n'est pas étranger à ce phénomène. Qu'il soit devenu un territoire d'immigration au cours des siècles pas davantage. Fort de ce constat, le Conseil d'Etat propose au Grand Conseil d'accepter une motion populaire du Nouveau mouvement européen suisse. Son antenne neuchâteloise propose de relancer le débat sur l'adhésion à l'Union européenne. Bonne idée!
Prôné par l'Union démocratique du centre, l'isolationnisme n'est de loin pas une solution. La voie des bilatérales conduira, à terme, dans une impasse. Personne n'ose, à droite de l'échiquier politique notamment, le dire tout haut. Secret bancaire ou fiscalité des entreprises sont autant de sujets qui fâchent Bruxelles. Jusqu'à quand les autorités européennes laisseront-elles la bride détendue sur le cou de la Suisse? Plus très longtemps.
Dans ce contexte, le canton de Neuchâtel pourrait jouer un rôle moteur. Certes, il ne saurait être que modeste. Il préfigurerait toutefois le nouvel élan dont a besoin la cause européenne. Les temps n'en sont pas moins difficiles. Les mésaventures grecques et irlandaises, les sombres prévisions à propos du Portugal et de l'Espagne ne jouent pas en faveur d'une adhésion. Ces soubresauts ne sont pas sans influence sur l'économie neuchâteloise. La faiblesse de l'euro pèse sur ses exportations. Décidément, le monde de la finance, en spéculant sur la devise européenne, ne fait pas l'affaire des industriels. L'Europe pourrait...
