Je suis une fan des dépêches d'agence insolites. Mais ce vice mineur me donne parfois des cauchemars. Quand j'ai appris qu'une limace dotée de dents avait mordu une petite fille péruvienne au nez, mon sang s'est glacé. J'ai eu la vision d'un énorme gastéropode baveux convoitant mon appendice nasal et je me suis empressée de cliquer sur une autre dépêche.
Du coup, il ne m'a pas échappé qu'une voiture avait explosé par ci, qu'un serial killer avait sévi par là et qu'une centrale nucléaire continuait à faire des siennes au Japon. De quoi rendre misanthrope la meilleure des femmes. On me rétorquera que c'est la faute à la presse qui ne s'intéresse qu'aux mauvaises nouvelles. Mais ce qui est une bonne nouvelle pour les uns ne l'est pas forcément pour les autres. Voyez l'affaire Strauss-Kahn. C'est une bonne nouvelle pour l'UMP et les éditeurs de journaux dont les ventes ont explosé, une mauvaise nouvelle pour les socialistes et pour la victime. Tout l'intérêt de l'affaire réside d'ailleurs dans le fait qu'on ne sait pas exactement qui est la victime.
Ce doute a engendré une avalanche de conjonctures plus baveuses que ma limace à dents, mais, avouons-le, légèrement plus palpitantes.
