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Neuf? Qu'est-ce qu'il a de neuf, cet An que l'on célèbre chaque année?

28 déc. 2009, 08:59

Dans un texte magnifique lu par Jacques Probst lors d'un concert magique récemment joué à La Chaux-de-Fonds, Thomas Mann décrit le paradoxe du temps subjectif. Les jours pleins passent plus vite que ceux où l'on s'ennuie. Pourtant, rétrospectivement, les jours où l'on a traîné un long ennui apparaissent dans la mémoire comme un point dans l'existence. A l'inverse, un événement très bref - comme une révélation spirituelle ou l'éclosion de l'amour - peut prendre une place proportionnellement démesurée. Thomas Mann, que j'espère n'avoir pas trahi dans mon résumé simplificateur, révèle l'extraordinaire qualité de ce que l'on nomme «temps»: une chose que l'on croit donnée, que l'on s'imagine exister en soi, alors qu'elle n'existe que filtrée par nos existences. Dans quatre jours, la planète entière enterra 2009 et saluera l'An neuf. Enfin, entière... compte non tenu des cultures qui célèbrent la nouvelle année à d'autres dates, comme les Kurdes (le 21 mars), les Chinois (en janvier), les Thaïlandais (le 15 avril). Tout ça pour dire que notre Nouvel An n'est universel que parce que nous dominons le monde... Et que rien n'est moins neuf que l'An neuf, puisqu'on le célèbre chaque année. Et, pour beaucoup d'entre nous, tous les Nouvel An se confondent. D'où sans doute cette tentation de programmer pour ce jour un voyage ou tout autre événement pour en faire quelque chose d'inoubliable, et pas un ennuyeux «marronnier» où la gaieté est d'avance décrétée. Champagne!

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