«Je me demande ce que je fais là», entre deux bâillements, la demoiselle a certainement traduit les pensées d’un bon nombre de participants. Il fallait en effet être courageux pour se lever, dès 4h30 pour certains, pour se rendre à la place du Port, ce vendredi à Neuchâtel.
Plus de 1300 «lève-tôt» ont répondu à l’appel de la quatrième édition neuchâteloise de la Wake Up and Run (signifiant littéralement, «réveille-toi et cours»). Cette course à pied matinale a proposé un magnifique parcours à travers la capitale cantonale.
Boire ou courir, il faut choisir
Le centre-ville était animé comme rarement à pareilles heures. Les coureurs se mélangeaient à certains fêtards sortant d’une soirée dans un club local. Si les premiers avaient une foulée très assurée, la même chose ne pouvait pas être dite pour décrire les seconds. De leur côté, les automobilistes ont dû prendre leur mal en patience pour se faufiler jusqu’aux parkings à disposition.
Bien que certains d’entre eux avaient encore de petits yeux, les sourires étaient partout sur la ligne de départ. Le speaker était déjà bien en jambe. «Comment fait-il pour être pareillement en forme à cette heure?», s’est demandé ce jeune homme en plein échauffement. A peine le temps d’attacher ses chaussures que le départ était donné à 5h30.
Magnifique parcours
Les coureurs ont pris la direction du quai Ostervald, puis sont passés sous le sous-voie pour rejoindre la place Pury. Egalement très matinaux, les arroseurs automatiques en ont surpris plus d’un dans la descente. Les courageux ont croisé les regards interloqués de certains employés arrivant à leur travail. Il a fallu également se frayer un chemin entre les différents camions de livreur. Si les discussions étaient encore nombreuses dans les premiers kilomètres, elles étaient de plus en plus rares dès l’attaque de la montée en direction de la Collégiale.
Après être passés par le parc du Château, les coureurs sont redescendus en direction de la rue de l’Ecluse. Une patrouille de police passant par-là n’a pas hésité à glisser quelques mots d’encouragement. Revenu au centre-ville par la rue de l’Hôpital, le tracé emmenait les participants en direction de la Maladière. D’abord par le faubourg de l’Hôpital, puis par la rue des Beaux-Arts.
Pas de comparaison, que du plaisir
En revenant par le bord du lac, les derniers élancés ont eu la chance de voir le soleil faire son apparition à travers les nuages. Malheureusement, impossible de voir les Alpes. Qu’importe, l’appel du petit-déjeuner était trop fort pour penser à ce genre de détails. De retour au point de départ, le speaker, décidément toujours aussi en forme, interrogeait la foule: «N’est-il pas magnifique de voir 1300 personnes prendre un repas ensemble?» Composé de différents produits locaux, ce dernier avait été concocté spécialement pour l’occasion par l’organisme Neuchâtel vins et terroir.
Sans chronométrage ni classement final, l’heure n’était pas à la compétition. Mais au partage d’un petit pain accompagné d’une plaque de chocolat. Marc Bürki, responsable du marketing, avait le sourire aux lèvres. «C’est exactement cette ambiance que nous cherchions à créer à nos débuts. Ça fait chaud au cœur de voir autant de monde motivé si tôt.»
En constante progression depuis sa création, la course est désormais présente dans onze villes en Suisse. «L’idée de se lever tôt pour le dernier jour de travail de la semaine trouve visiblement son public.» Certains concurrents avaient une autre idée en tête. «Maintenant, je file sous la douche, puis dodo!».