Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Une vie dédiée à la pêche

Chez les Arm, on est pêcheur de père en fils depuis 1870. Samuel Arm, de la quatrième génération, exerce à Saint-Aubin avec son fils Jean-Philippe. Sa fille Marie-Laure participe aussi. Mercredi dernier, nous avons pêché avec Sami Lever à 4 heures. Saint-Aubin dort. D'agréables effluves émanent de la boulangerie. Les rues sont désertes. Un chat noir fuit à notre vue. Seule l'eau d'une fontaine vient rompre le silence. Les grillons sont déjà réveillés. Le bruit du moteur d'un bateau de pêche monte depuis le lac. Sommes-nous en retard? Non, il n'est «que» 4 heures 25 C'est Jean-Philippe Arm, 31 ans, qui part pêcher. Nous avons rendez-vous avec son père, Samuel Arm, pour la pêche du jour.

01 août 2006, 12:00

Sami - comme tout le monde l'appelle - a 60 ans et 40 ans de pêche professionnelle derrière lui. Chez les Arm, on «naît» pêcheur de père en fils. Sami est le représentant de la quatrième génération. Ses aïeuls sont venus à la Béroche en 1870.

Place à la pêche. On quitte le si bien nommé... chemin des Pêcheurs. Il fait encore nuit mais la vie bat déjà son plein au bord du lac. «Il y a deux familles de renards juste là. Au printemps, c'est superbe, on entend les oiseaux avec leurs petits», explique notre guide du jour.

En sortant du port privé, une famille de canards vient à notre rencontre. «Attention les gamins!, lance Sami. Ils sont là tous les jours, ils viennent chercher du pain». A bord du «Pourquoipas», nous nous dirigeons vers le port de Saint-Aubin. Sami rigole, «Attention! Si je donne un bon coup de gaz, vous passez à la flotte!» On se décale prudemment pour éviter un bain forcé même si sur le GPS de la barque, l'eau affiche 27,2°! «C'est de la folie, cette température», s'exclame le pêcheur.

L'orage menace

Quelques éclairs zèbrent le ciel au loin. «C'est orageux, le ciel est rouge. Mais ce n'est pas mauvais pour les poissons!» Sami jette une bouée et déroule deux filets en parallèle à l'entrée du port. «On a une bonne zone de poisson en avant! La première fois, on les tend un peu au nez. Après, on regarde ce qui est mieux.» En raison de l'heure très matinale, la température est agréable.

On va relever un filet posé en soirée au large du Gros-Châtelet (Sauges). Grâce à un système hydraulique ingénieux, - une roue actionnée par une pédale -, les filets sont remontés aisément. Le vire-filet est une invention de son fils Jean-Philippe. Aujourd'hui, de nombreux pêcheurs l'utilisent sur le lac de Neuchâtel.

La première pêche est moyenne: huit palées et une grosse truite d'environ 55 centimètres pour près de 2,5 kilos. Une prise exceptionnelle? «Non, c'est la grandeur idéale! On en pêche souvent des plus grosses. Il y a 30 ans, on avait pris une truite de 16 kilos!»

Le lac est désert, hormis quelques gallinacés ça et là et des oiseaux attirés par l'odeur du poisson. La lumière du jour se lève peu à peu dévoilant un magnifique ciel mêlant des nuances rouge, grise et bleue. L'orage ne semble plus d'actualité. Les poissons sont-ils plus nombreux par ces grosses chaleurs? «Avec l'eau chaude, il y a beaucoup de poissons car les planctons sont abondants. Le poisson se prend dans les filets quand il chasse.»

A la pêche avant l'école

La pêche est-elle miraculeuse ces temps-ci? «On avoisine les 150 kilos par jour quand ça va bien (lui et son fils ensemble). Ca dure environ dix jours.»

Hier dans ce même filet, il n'y avait rien. La pêche n'est pas une science exacte et les variations sont importantes. Sami lève deux autres filets avec des gestes précis, mille fois répétés. «J'allais au lac tous les jours avant l'école. Je dormais au fond de la classe au début des cours! Le prof me gardait à la fin pour me donner la leçon.» Les bacs se remplissent peu à peu de palées, bondelles et autres truites. Seul le bruit du moteur perturbe le silence sur le lac. Une boule de feu monte à l'horizon. Des goélands suivent le bateau. Sami, bon prince, jette des morceaux de poisson à l'eau. Les oiseaux se disputent bruyamment cette offrande. On rentre après deux heures magnifiques sur le lac. On est passé entre les gouttes. Sami et son fils Jean-Philippe ont pêché près de 70 kilos de poisson. «Par rapport à hier, la pêche est bonne mais ça reste moyen. Ce sera mieux demain!», assure Samuel Arm. / BMW

Votre publicité ici avec IMPACT_medias