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Un kidnappeur a-t-il manœuvré avec le kidnappé?

Des zones d'ombres subsistent, assurent les avocats des quatre prévenus dans l'affaire de l'enlèvement d'un Neuchâtelois avec demande de rançon. Ils évoquent la possible présence d'une taupe dans la bande de kidnappeurs.

13 juin 2018, 17:26
Trois des quatre kidnappeurs, mercredi, à la reprise de leur procès, à Boudry

Le procès des quatre kidnappeurs neuchâtelois s'est poursuivi mercredi au Tribunal criminel, à Boudry, avec les plaidoiries de leurs avocats. L’un après l’autre, ils ont évoqué les zones d’ombre subsistant dans ce dossier de rançonnement avorté.

Olivier Moniot doute de la matérialité des faits. Il s’étonne que le témoignage de l’automobiliste qui a recueilli la victime après sa libération n’ait pas été pris en compte. Cet homme avait affirmé que la victime était en petite tenue au bord de la route; ce que tous contestent, victime comprise. «Cela frise le délit impossible», a relevé l’avocat de celui qui avait initié l’opération de racket. «La victime a-t-elle collaboré pour extorquer son père?», lance-t-il.

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Le cinquième homme

Mandataire de celui qui est considéré comme le cerveau de l’opération, Richard Calame s’étonne que la victime ait pu se rendre compte que ses ravisseurs disposaient d’armes factices. Défenderesse du chauffeur, Béatrice Haeny n’admet pas que la victime ait pu retrouver le chemin forestier où il avait été emmené avec un sac-poubelle sur la tête: «Je connais bien la région; j’ai essayé de me repérer avec un sac sur la tête et je n’y suis pas parvenue!»

Yves Grandjean a fait le même exercice, avec le même résultat. Il explique que son jeune mandant nourrit désormais des doutes sur la réalité de ce qu’il a commis. Le cerveau, «homme de théâtre, magicien et prestidigitateur a-t-il manœuvré avec le fils de l’industriel retraité?», questionne-t-il, en affirmant que son client s’est fait manipuler. L’avocat déplore également l’absence d’un cinquième larron devant les juges: celui qui n’est pas allé jusqu’au bout de l’opération, car trop peu doué pour hacker l’ordinateur du retraité.

Le jugement doit être prononcé jeudi matin.

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