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Une pisciculture intercantonale à Colombier

Une pisciculture commune aux canton de Neuchâtel, Vaud et Fribourg naîtra à Colombier. Ce projet fait suite à la fermeture du site d'Estavayer-le-Lac, objet de manquements et de négligences.

17 déc. 2019, 12:10
Le fonctionnement du site de Colombier reviendra à 140'000 francs par an, personnel compris, avec un investissement unique de 145'000 francs sur trois ans.

Fribourg ferme sa pisciculture d'Estavayer-le-Lac pour créer une entité intercantonale avec Neuchâtel et Vaud à Colombier. Le site a fait l'objet de manquements et de négligences. L'échec du projet laisse un coût de près de 2,3 millions de francs au canton.

La solution, moins coûteuse pour le canton qu'une remise en état d'un site qui n'a jamais fonctionné, a été présentée mardi à Fribourg par les conseillers d'Etat Jean-François Steiert et Didier Castella, en charge respectivement des constructions et de l'agriculture. Le partenariat assurera une concentration des moyens sur le site de Colombier, au bord du lac de Neuchâtel aussi.

Constat d'échec

"Il n'est jamais agréable d'annoncer la fin d'un projet avec un constat d'échec", a relevé Didier Castella. Le dossier de résolution du problème a nécessité un gros engagement humain, a précisé le magistrat PLR. La facture finale pour le contribuable fribourgeois atteint 2,282 millions de francs, avec des crédits initiaux de 2,44 millions votés par le Grand Conseil.

Le coût total d'une rénovation sur la base du projet initial se monterait à près de 1,53 million de francs. La somme se décompose en 657'000 francs pour la remise en état, 258'000 francs pour l'appareillage et le mobilier ainsi que 611'000 francs pour répondre aux besoins supplémentaires des utilisateurs. Sans compter les 180'000 francs pour l'exploitation annuelle.

Le site de Colombier, dont la solution de partenariat à trois est venue en mai du canton de Neuchâtel, sera moins onéreux. Les coûts annuels revenant au canton de Fribourg sont estimés à 63'000 francs jusqu'en 2022, puis à 47'000 francs. Le fonctionnement global revient à 140'000 francs par an, personnel compris, avec un investissement unique de 145'000 francs sur trois ans.

Arrêt quasi immédiat

Inaugurée à l'automne 2016, avec retard en raison d'oppositions, la pisciculture d'Estavayer-le-Lac a vu son activité déjà cesser en 2017, en raison d'un problème d'eau qui n'était pas pompée suffisamment en profondeur. La situation a conduit au lancement en décembre 2017 d'une enquête administrative suite aux dysfonctionnements des installations staviacoises.

Les enquêtes, technique et administrative, ont démontré que le mauvais fonctionnement est dû à des défauts de conception et de réalisation, a expliqué Jean-François Steiert. En plus des lacunes conceptuelles et techniques, elles ont aussi constaté des défauts de construction, qui ne sont cependant pas à l’origine du non-fonctionnement de la pisciculture.

Des manquements et des négligences ont été relevés tant dans l’organisation du projet que dans la réalisation des infrastructures, a détaillé le magistrat socialiste. Il n’y a toutefois eu aucune infraction à des normes, des lois ou des directives internes.

Pas de suite judiciaire

Les entreprises impliquées dans la construction sont disposées à assumer, sans reconnaître d’obligation légale et sans recourir à la voie judiciaire, une part de 200'000 francs sur les 915'000 évoqués pour adapter l’installation, que la pisciculture soit remise en service ou non.

L’enquête pointe encore du doigt un manque de contrôle et de documentation dans le projet ainsi que de nombreux changements de responsables, a ajouté Jean-François Steiert. Elle recommande d’impliquer à l'avenir le Service des bâtiments le plus tôt possible dans la planification des projets et de mieux définir les besoins.

Le projet de réorganisation du service, en cours, et la future ordonnance sur les grands projets immobiliers de l’Etat permettront de satisfaire les recommandations. L’ordonnance prévoit notamment un cahier des charges précis ainsi qu’une clarification des procédures.

Les deux conseillers d'Etat ont noté encore que plus aucun des responsables en charge du dossier à l'origine n'était en fonction. Et d'ajouter qu'il n'y aurait pas de suite judiciaire.

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