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Une Enquête photographique autour des fleurs neuchâteloises

La photographe Lausannoise Olga Cafiero est la lauréate de la troisième Enquête photographique neuchâteloise. Elle s’est intéressée aux fleurs de la région, en les mettant en valeur par différents moyens.

02 juil. 2020, 18:29
Olga Cafiero expose le fruit de son travail au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel jusqu'au 27 septembre.

Rarement une simple marguerite aura eu si fière allure que sous l’objectif d’Olga Cafiero. La photographe lausannoise, qui a obtenu en 2019 la bourse offerte par la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds pour la troisième édition de son Enquête photographique (lire ci-dessous), expose dès le 3 juillet le fruit de son travail au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN). Et ça vaut le détour.

«Je suis très intéressée par la collection, et l’herbier répond bien à cela», explique l‘artiste. Mais un herbier pas comme les autres, qui s’inspire de la botanique mais aboutit à une véritable démarche artistique.

Contre-jour pour les plantes envahissantes

Entre juin 2019 et mars 2020, la photographe a sillonné les sentiers du canton à la recherche de fleurs. Elle en a immortalisé 160 espèces différentes, sur les 2300 recensées. Elle a opté pour une démarche différente suivant les catégories de plantes: «Pour les fleurs communes, celles que l’on trouve en quantité, je les ai cueillies, mises dans un seau d’eau et transportées jusqu’à mon atelier à Lausanne, où je les ai photographiées sur un fond gris», raconte l’artiste.

Cette série est la plus classique. Les plantes dites «envahissantes» ont été traitées différemment, avec beaucoup de bruit numérique, des prises de vues à contre-jour «et une image volontairement surchargée», pour coller à la thématique.

Microscope électronique et jus d’épinard

Le travail d’Olga Cafiero mêle haute technologie et techniques ancestrales. Certaines fleurs ont été immortalisées à l’aide d’un microscope électronique à balayage. Impossible de reconnaître la plante d’origine dans ces images en noir et blanc qui évoquent plutôt, suivant les cas, des nids d’abeille ou des éléments d’anatomie.

Pour les plantes rares, et donc protégées, l’artiste les a photographiées sur place. «Je me promenais avec mes flashs sur le dos.» A partir de ces photos, elle a ensuite réalisé une sorte d’image appelée anthotype, en jouant sur les propriétés photosensibles du… jus d’épinard.

L’une des images qu’Olga Cafiero a réalisée à l’aide d’un microscope électronique à balayage. Photo: David Marchon

Clin d’œil à Rousseau

Dans son travail, la photographe tisse aussi des liens avec Jean-Jacques Rousseau, qui a beaucoup herborisé lors de ses balades dans la région. A la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel, elle a ainsi pris des photos de l’herbier d’Ivernois, qui enseigna la botanique à l’écrivain. «Certaines des fleurs qui figurent dans cet herbier et que Rousseau a vues ont aujourd’hui disparu», explique l’artiste.

D’où l’invitation faite au visiteur de l’exposition d’emporter ces images-là, réalisées sur des tirages proches du format carte postale, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Histoire peut-être de rappeler que la beauté des fleurs est fragile et éphémère.

Infos pratiques

L’exposition «Flora Neocomensis» est visible au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel jusqu’au 27 septembre 2020. Visite guidée avec l’artiste le 7 juillet à 12h15 et le 26 septembre à 16h. Une publication bilingue (français/allemand) est éditée chez Scheidegger & Spiess et disponible au MAHN.

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