Il est à peine plus de 16h ce mercredi. Une centaine d’hommes, femmes et enfants se pressent dans et devant les locaux de la paroisse du Joran, à Boudry. Ils viennent d’arriver en Suisse, au centre d’enregistrement de Perreux, et ont répondu à l’invitation de Requérensemble, une plateforme œcuménique qui souhaite aider les migrants et servir d’interface avec les autochtones.
Adossé à un mur dans la salle commune, où une collation a été préparée, un jeune homme nous tend la main et nous lance: «Bonjour, ça va?» Puis, en rigolant: «Fini français!» C’est que comme ses camarades d’infortune – des Afghans pour la plupart, mais aussi des Syriens et des Irakiens –, il ne parle rien d’autre que sa langue maternelle, le farsi (ou persan).
Un peu plus loin, vêtu d’une veste en simili-cuir noire, Ismael observe. Lui parle un peu allemand et anglais. Il nous explique avec force gestes...