Aux quatre coins du monde, dans les brouhahas trépidants de Tokyo, New York ou Berlin, Jean-Christophe Norman réécrit des œuvres littéraires célèbres. Accroupi sur le bitume, agile, concentré, l’homme crabe trace à la craie blanche ses pattes de mouche en cohortes zigzagantes: Duras, Proust Joyce propagés comme d’innocentes traînées de poudre à la merci des intempéries, des accidents de parcours, de l’humeur des passants. Les uns s’arrêtent. D’autres pas. Piétinent l’œuvre. L’admirent. Se perdent en conjectures.
«Passager» des livres
Arpenteur de mots, le performeur se considère comme «le passager» des œuvres qu’il se réapproprie. Toujours différente, chaque réécriture est une des escales d’un voyage sans fin insufflé par ce qu’il nomme «le hasard et la méthode». Hasard des rencontres. Méthode d’un travail hallucinant de détermination.
Alpiniste avant d’être artiste, ce fou d’escalade, contraint de renoncer à la montagne à la suite d’un accident, ne peut oublier sa vie d’autrefoi,s...