«J'ai eu peur», avait déclaré le jour même Eric Robert, président de la commune de Brot-Dessous. Pas tant que ça, a estimé le parquet régional de Neuchâtel du Ministère public. Notamment pour cette raison, il a renoncé à entrer en matière sur la plainte déposée par Eric Robert contre un habitant de Fretereules à la suite d'une altercation survenue le 3 novembre 2010 entre les deux hommes (notre édition du 4 novembre 2010).
Les deux protagonistes s'étaient retrouvés en présence l'un de l'autre dans le passage souterrain pour piétons qui permet de franchir la route cantonale à l'est du collège du hameau. Eric Robert dit avoir alors surpris son concitoyen en train d'enlever des piquets d'une de ses barrières à vaches. Il s'y serait opposé, et l'autre, équipé d'une masse, lui aurait alors dit: «C'est toi ou le piquet.»
Ce qu'il a contesté. Or, faute de témoin ou d'un autre élément permettant «de donner la préférence à une version plutôt qu'à une autre», l'infraction de menace n'a pu être retenue.
Versions contradictoires encore au sujet de la mise en danger de la vie d'autrui reprochée par Eric Robert à son adversaire. Certes, les deux hommes admettent qu'Eric Robert est tombé à terre. Mais selon le président de commune, son adversaire s'est bien dirigé vers lui au volant de son véhicule. Il aurait alors voulu s'écarter, mais il aurait heurté le capot et serait tombé à terre.
Devant la police, le conducteur de ce véhicule a déclaré que c'est son président de commune qui aurait sauté à pieds joints sur le capot de sa voiture. Le conducteur aurait alors fait une marche arrière et aurait ainsi fait chuter Eric Robert.
Quelle que soit la version retenue, le conducteur n'a pas mis en danger la vie d'autrui, a estimé le procureur. Il n'est donc pas entré en matière sur cette partie de la plainte d'Eric Robert. Selon l'autre protagoniste, les deux hommes ont quand même pris une amende pour avoir circulé dans un passage souterrain pour piétons au volant de leur véhicule respectif. / JMP