Jean-Pierre Liechti est un personnage. Particulier, haut en couleur. Il est une énigme aussi, car il lui arrive de prendre des distances avec la réalité.
Dans ses souvenirs, les images des pilotes de Formule un Jo Siffert et Clay Regazzoni, des géants de l’art helvétique qu’ont été Bernhard Luginbühl, Niki de Saint- Phalle et, surtout, Jean Tinguely prennent vie. A croire qu’il les a tous tutoyés. Un total paradoxe pour ce septuagénaire qui vit aujourd’hui comme un clochard à Neuchâtel.
Tantôt sobre, tantôt passablement aviné. Tantôt en oripeaux, tantôt en costume-cravate, Jean-Pierre Liechti est connu comme le loup blanc au centre-ville, où on le surnomme Tinguely, justement. Et cela ne doit rien au hasard. Car cet ancien chauffagiste est resté en résonance avec feu le sculpteur fribourgeois. Jean-Pierre Liechti affirme avoir collaboré avec le génial concepteur qui se vantait de construire des machines qui ne servent à rien. «J’ai pas...