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Rousseau dans la Mémoire du monde

03 juin 2011, 09:46

Les fonds Jean-Jacques Rousseau de la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (BPUN) et de la Bibliothèque de Genève (BGE) entrent dans le registre international «Mémoire du monde» de l'Unesco. Communiquée il y a une semaine par l'organisation internationale, la nouvelle a été commentée mercredi par les directeurs des deux institutions et par la directrice de la Culture de la Ville de Neuchâtel.

Tel qu'ils le décrivent, le programme «Mémoire du monde» a pour objectif de «valoriser la diffusion et la conservation des collections d'archives et de bibliothèques partout dans le monde». Il réunit «les plus importants ensembles documentaires à valeur universelle». L'ensemble formé par les deux fonds Rousseau représente la première candidature suisse à ce registre.

Comme l'a rappelé Jean-Charles Giroud, directeur de la BGE, Jean-Jacques Rousseau lui-même pressentait la valeur de ce qu'il laisserait après sa disparition: «Même mort, écrivait-il, il les inquiétera.»

Ce n'était pas présomptueux: le citoyen de Genève représente un philosophe majeur du siècle des Lumières. Il a influencé aussi bien les rédacteurs de la Constitution des Etats-Unis que la pédagogie, l'art de l'introspection, les sciences naturelles ou la composition musicale. Quant aux fonds conservés à la BPUN et à la BGE, ils forment «le plus bel ensemble au monde» de documents relatifs à l'auteur du «Contrat social».

«Cet ensemble comprend des manuscrits, dont certains ont une valeur inestimable, rappelle Thierry Châtelain, directeur de la BPUN. Mais aussi des éditions originales, des contrefaçons, des éditions pirates.» Sur le plan iconographique, les collections des deux institutions et des sociétés savantes (la Société Jean-Jacques Rousseau, à Genève, et l'Association Jean-Jacques Rousseau, à Neuchâtel) comprennent de nombreux tableaux et gravures représentant l'écrivain, mais aussi réalisés pour illustrer ses œuvres ou immortaliser ses habitations.

Pour les deux bibliothèques, l'inscription au registre «Mémoire du monde» donne surtout un coup de projecteur bienvenu sur leur patrimoine, à une année du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau.

Pas pour une question de sauvegarde: souvent acquis grâce à des dons, «ce patrimoine n'est pas menacé», assure Thierry Châtelain. Mais pour le rayonnement des collections. «Cette inscription peut donner envie de retourner aux sources.» Elle peut aussi «donner un élan pour la restauration du Collège latin», estime la conseillère communale Françoise Jeanneret.

«Mais une telle inscription nous lie aussi. C'est une véritable responsabilité», estime Jean-Charles Giroud. Ce n'est pas qu'une affaire de conservation de vieux papiers, mais bien de ce qui s'y trouve dessiné, écrit ou imprimé: «Pour aller de l'avant, nos sociétés ont besoin de mémoire.» Un besoin qui concerne aussi d'autres documents, collections ou fonds.

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