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Retour remarqué de 113 à la Case à chocs

31 janv. 2011, 07:35
Une foule métissée s'est déplacée samedi pour assister au concert de 113 à la Case à chocs, à Neuchâtel. Un concert qui revêtait des allures d'événement, puisque le trio s'était mis en pause durant cinq ans avant de se réunir pour un nouvel album, «Universel», sorti en fin d'année dernière. Le groupe touche un large public, tant il est aussi bien capable de produire des morceaux de rap hardcore dégoulinant de testostérone et de clichés gangsta que du R'n'B aux visées plus clairement populaires. Malgré une carrière de plus de dix ans et riche de nombreux projets et collaborations, le collectif peine à renouveler ses thèmes et renforce l'idée que le hip-hop français s'est désormais institutionnalisé autour d'une trinité incontournable rassemblant gangstérisme fantasmé, banalisation de la fumette et intégration paradoxale.

Si les textes de 113 s'étendent sur un terrain largement balisé, leur musique a pris une nouvelle dimension avec leur dernier album. Dans une logique visant à faire coller le fond à la forme, le groupe a toujours intégré des éléments orientalistes ou africains à sa musique. Il louche désormais ouvertement vers la dance et la variété pour servir une recette à l'américaine. Sur scène, quelques morceaux lui suffisent pourtant pour se faire élire à l'unanimité porte-parole d'une jeunesse mise au ban d'une société qu'elle semble méconnaître. Au-delà d'un politiquement correct souvent bafoué, 113 s'exprime dans un langage universel transcendant les racines communautaires à coups de rimes enfumées. Puisant dans une large palette allant du rap au raï en passant par l'electro, 113 a largement fait preuve de son savoir-faire en matière de tubes et sa débauche d'énergie aura convaincu les derniers réticents à rejoindre la fête.


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