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Quel avenir pour Planeyse?

Comment concilier les intérêts de tous les utilisateurs de la place d'armes? Un groupe est au travail et des concessions devront être faites par tout le monde.

12 sept. 2011, 14:45

Plaine de presque 36 hectares sur les hauteurs de Colombier, Planeyse est à l'aube de changements. Depuis l'an dernier, une grande partie de la place d'armes a en effet été intégrée à l'inventaire national des prairies et pâturages secs. La Confédération impose dès lors au canton de prendre des mesures pour que l'exploitation du site garantisse le maintien de la flore et la faune particulière de l'endroit. Mais encore, Planeyse est intégré au programme NPA (Nature-paysage-armée) lancé par Armasuisse, qui vise à mettre en conformité les activités se déroulant sur les places d'armes avec les exigences de la protection de la nature et du paysage.

Une vraie fonction sociale
Reste que Planeyse n'est pas une place d'armes comme les autres. Certes, ce terrain cantonal ne compte légalement que deux utilisateurs exclusifs: l'armée et un moutonnier qui y amène ses troupeaux. Ça, c'est la théorie. Car en pratique, cet oasis de verdure unique est très prisé de la population. Lorsque les soldats sont absents, promeneurs, sportifs, cavaliers, familles, profitent de cette plaine magnifique, tolérés qu'ils sont par les autorités militaires. Aussi, plusieurs manifestations se déroulent régulièrement sur cette surface.

Un traitement particulier
Or, avec ces programmes de protection imposés par les autorités fédérales et militaires, les choses pourraient bien changer. Placé sous la coordination du bureau d'études en environnement Le Foyard qui a déjà mis en place le projet NPA pour plusieurs places d'armes de l'Arc jurassien, un groupe de travail réunissant armée, offices cantonaux et communes planche actuellement pour définir comment concilier les intérêts de tous les utilisateurs. «Du fait de sa fonction sociale importante, Planeyse est un cas à part qui mérite un traitement particulier. Le chemin à trouver sera d'essayer de maintenir les différentes utilisations sans qu'elles ne prétéritent la qualité naturelle de cette surface», explique Philippe Jacot-Descombes, conservateur de la nature au Service cantonal de la faune, des forêts et de la nature qui participe aux discussions.

Inquiétudes et renoncements
Celles-ci n'en sont pas encore au stade des décisions. Reste que parmi certains utilisateurs réguliers du site, on s'inquiète déjà. «J'espère qu'on pourra continuer à venir comme on le fait depuis 40 ans», explique ce modéliste qui vient tous les jours faire voler ses avions dans un coin de la plaine.  Certains prennent déjà des mesures. Comme les organisateurs de la concentration de l'American Car Club Neuchâtel qui accueillent depuis une vingtaine d'années 800 véhicules américains à Planeyse chaque mois d'août. «Vu l'incertitude, l'an prochain nous renoncerons à organiser notre rencontre. Après, on ne sait pas», explique Patrick Nemitz, président de l'organisation. Celle-ci s'est vu signifier que l'avenir d'une telle concentration de véhicules et de public sur la plaine ne serait pas garanti et que la recherche d'une alternative était recommandée. « Nous regardons du côté de Lignières s'il y a des possibilités.», ajoute Patrick Nemitz.

Comme aux Pradières
Comme nul ne sait encore à quelle sauce il sera mangé, les discussions vont bon train. Reste que pour se faire une idée, il suffit d'aller à la place militaire de tir des Pradières, déjà passée par le projet NPA. Aux entrées, des panneaux d'information fixés sur des totems en fer rouillé invitent les promeneurs à respecter les activités militaires, forestières, agricoles ainsi que les richesses naturelles. Pas de contraintes, que de l'info. De pareils totems ont déjà fait leur apparition aux quatre coins de Planeyse.  Là aussi n'y aura-t-il que de l'information préventive? Ou mettra-t-on en place d'autres prescriptions plus contraignantes sur le site? Comme le relève un gradé de la place d'armes: «Chacun aura des concessions à faire. La troupe y compris.»

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