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Quand un grand-père défie la gravité

25 févr. 2011, 09:17

CRITIQUE - PAR TIMOTHÉE LÉCHOT

Est-ce que nos grands-parents pourraient être plus rebelles et plus vivants? Est-ce qu'ils pourraient échapper à cet enfermement pesant qui caractérise la perte progressive des libertés, des facultés et des envies?

«Icare. Un rêve» tente le renversement. La pièce de l'auteur suisse Philippe Morand s'attache à un vieil homme (Dédale) qui désire s'envoler pour quitter le double carcan de la maison de retraite et de la maison familiale. Ses infatigables efforts fâchent la génération terre-à-terre de ses enfants. Seuls les petits-enfants, Icare et Ariane, lui offrent un appui complice.

Peu monté depuis sa création en 1992, «Icare. Un rêve» vient d'être redécouvert par la troupe jurassienne de la Clef, qui en donnera deux représentations ce week-end, à Lignières.

«Il n'existe pas de recette parfaite pour s'occuper de nos vieux», constate le metteur en scène Gian Gaffino qui apprécie l'écart entre le ton quasi aérien de la pièce et la gravité du thème. À l'inverse du mythe originel, ce n'est pas le jeune Icare mais le vieux Dédale qui se brûle les ailes dans son élan déraisonné vers un rêve puéril.

Sur scène, des masques et des machines donnent de la consistance aux facettes oniriques et farfelues du texte. «Nous avons pensé à des personnages de bande dessinée pour construire nos rôles», explique la comédienne Catherine Massy. Selon Gian Gaffino, il s'agit de pousser la stylisation jusqu'au bord de la caricature, sans y tomber.

Concernant les deux acteurs enfants, le metteur en scène a choisi de limiter les indications de jeu «pour préserver leur présence scénique forte et spontanée».

Lignières, salle de la Gouvernière, demain (20h30) et dimanche (17h30).

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