Entre 1971 et 2016, Denis Ramseyer a séjourné plusieurs fois parmi les Kouya, une petite ethnie de Côte d’Ivoire. Il s’y était arrêté la première fois à 19 ans, sac au dos. Depuis, l’ancien directeur adjoint du Laténium a vu cette population se transformer, entraînant la quasi-disparition des soirées contes devant les cases.
La tradition orale, qui rassemblait les valeurs culturelles de l’ethnie, participait à l’éducation des enfants. Les contes avaient une double fonction, instruire et divertir. «Mais pour finir, il n’y avait plus que quelques vieux qui les avaient en mémoire... Si rien n’était fait, ces récits allaient disparaître, faute de transmetteurs.»
Pour sauver les contes, Denis Ramseyer entreprend de les répertorier en collaboration avec deux universitaires ivoiriens. Un travail collectif qui a débouché sur la publication du recueil «Le serpent et l’enfant gâté» (éditions L’Harmattan).
Second livre en gestation
Le livre sorti récemment de presse rassemble vingt contes traduits en français à partir d’enregistrements en langue kouya ainsi que trois récits collectés dans les années 1980-90 par Edwin Arthur, missionnaires, et Philip Saunders, linguiste. A l’instar de «L’escargot et le lièvre» qui se conclut par une morale, plusieurs d’entre eux rappellent les fables de La Fontaine.
Denis Ramseyer travaille déjà sur un second livre qui s’intéresse à la transformation du village Kouya qu’il fréquente depuis 45 ans. La conférence de ce soir portera aussi sur cette future publication.
Aula de l’université (av. du 1er Mars), Neuchâtel, conférence «Chez les Kouya de Côte d’Ivoire», mercredi 20h15