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Plus rien ne s'oppose à l'AOC de la damassine

26 févr. 2010, 14:16

Les juges fédéraux se sont livrés à un débat passionné et nourri, aujourd'hui sur le sort de la damassine. En jeu, des différences de conception quant aux appellations d'origine protégée. La damassine a finalement obtenu son AOC par trois voix contre deux.

De son propre aveu, la délibération publique a été provoquée par la juge jurassienne Florence Aubry Girardin. Le juge rapporteur, le Valaisan Peter Karlen, proposait à l'origine d'accepter le recours d'un agriculteur bernois possédant un verger dans le canton de Neuchâtel.

Ce dernier contestait notamment l'aire géographique de l'Appellation d'origine contrôlée damassine au seul canton du Jura. Le sang de Florence Aubry Girardin n'a fait qu'un tour.

Durant la délibération, le juge Karlen a proposé de renvoyer le dossier à l'Office fédéral de l'agriculture, pour qu'il examine «plus en détail» la question géographique, arguant que l'on trouve aussi des damassiniers dans les cantons de Berne et de Neuchâtel. Il était appuyé par le Bernois Thomas Merckli, qui estimait qu'«on ne peut pas monopoliser une dénomination et empêcher les autres de s'en prévaloir».

La question, ce n'est pas seulement de savoir où poussent les arbres, mais celle d'un savoir-faire humain lié à un terroir, ont rétorqué Florence Aubry Girardin et le Valaisan Yves Donzallaz, relevant au passage «des sensibilités régionales différentes» sur ce point. Les deux Romands se sont livrés à une véritable défense et illustration des Appellations d'origines protégées.

Abricotine au menu

Le débat ne s'est toutefois pas réduit à un affrontement entre Alémaniques et Romands. Car c'est l'Argovien Robert Müller, qui présidait la séance, qui a fait pencher la balance en faveur de l'AOC. Même s'il y a des damassiniers ailleurs qu'au Jura, il n'existe aucune preuve d'un savoir-faire similaire à celui de ce  canton, ni d'une production commerciale établie, a-t-il fait valoir.

Ce n'est pas parce que certains font de l'eau-de-vie avec leurs abricots qu'ils exigent l'appellation abricotine, réservée aux producteurs valaisans, a relevé le juge Müller. «Cette procédure des Appellations d'origine protégée est assez compliquée, il faut bien une fois que cela ait une fin», a-t-il conclu. /ats

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