Grâce à son étonnante énergie, et après avoir arpenté seule, durant un mois, le centre-ville de Neuchâtel, Eliane-Liseth Gueissaz, 83 ans, est parvenue au terme de sa mission: elle a récolté 2370 signatures demandant aux autorités communales de sauver la Bibliothèque publique et universitaire (BPU) de l'inondation (notre édition du 22 février).
Cette amoureuse des livres a déposé hier sa pétition à la chancellerie de la Ville. Concrètement, le texte exhorte le Conseil communal à rénover au plus vite le toit vétuste du Collège latin, afin d'éviter que les fuites d'eau de décembre, qui ont endommagé des dizaines de livres, ne se reproduisent. Une pétition soutenue par l'Association des amis de la BPU.
«C'est vrai que j'ai récolté un sacré paquet de signatures!», rigolait hier cette habitante de Neuchâtel. «Mais l'affaire des fuites d'eau a fait le tour du canton! De nombreux passants domiciliés à l'extérieur de Neuchâtel ont signé, choqués par une telle situation.»
La pétition sera transmise au Conseil communal. Sensible à l'incident de décembre, mais aussi confronté à la pression populaire, il a d'ores et déjà décidé d'étudier la possibilité d'accélérer l'assainissement du toit, qui ne figurait pas parmi ses priorités. Et de voir s'il peut introduire ces travaux dans la planification 2010-2013.
«Pour une réfection totale de la toiture, cinq entreprises doivent intervenir. L'étude des coûts est en cours, j'attends les devis pour Pâques», a indiqué hier Philippe Bourquin, technicien des bâtiments pour la Ville, qui estime les travaux aux alentours des 800 000 francs.
Une fois le montant arrêté, ce sera aux conseillers généraux de se prononcer sur le futur crédit. /vgi