La distance entre les élus – pandémie de coronavirus oblige, chacun avait droit à sa chaise isolée – n’a pas empêché la droite et l’entente communale de faire bloc, ce jeudi soir à Auvernier. Les conseillers généraux de Milvignes ont élu Philippe Egli, de la Grappe, à l’exécutif de leur commune en remplacement de son camarade Yanick Bussy, démissionnaire. Le Bôlois a battu sa concurrente des Verts Roxane Kurowiak par 23 voix contre 13 et une abstention.
Fallait-il reconduire un élu de la Grappe, alors que l’entente communale a d’ores et déjà annoncé sa dissolution, ou faire de la place à une élue verte, à la suite de la vague écologiste de l’automne dernier? La gauche voyait une «une évidente volonté de bloquer l’avancée des Verts», dixit Marianne Guillaume-Gentil du groupe PS-les Verts. La Grappe, de son côté, a par contre rappelé les paroles de ses opposants d’il y a quelques mois, lorsqu’il était question d’un précédent remplacement à l’exécutif. N’avaient-ils pas dit qu’ils accepteraient de laisser alors le siège vacant?, s’est questionné Bertrand Cottier.
Mais en période de Covid-19, les antagonismes ne se sont pas plus attardés que ça. Un vote à bulletin secret a mené au statu quo au niveau des partis représentés à l’exécutif.
Le Conseil général de Milvignes en mode Covid-19, ce jeudi 14 mai à Auvernier. Photo: Muriel Antille
«Finir en beauté»
En six mois, Philippe Egli n’aura pas le temps de révolutionner quoi que ce soit, a-t-il déjà prévenu. «Je vais en tout cas éviter que les dossiers du dicastère de Yanick Bussy ne soient laissés en retrait. Cela va permettre de ne pas surcharger les autres membres du Conseil communal», indique celui qui avait connu pareilles charges durant douze ans à Bôle et qui quittera la scène politique aux prochaines élections. «C’est vraiment finir en beauté, autant pour la Grappe que pour moi.»
Le membre de la Grappe précise ne pas être là pour bloquer les Verts. «Je suis au contraire ouvert. Je serais assez favorable à ce que l’on éteigne l’éclairage public la nuit. On a dit que c’était trop cher, mais c’est une mesure que j’aimerais approfondir.»
«Nous aurions pu démarrer plus tôt»
En face, sa concurrente malheureuse trouvait «dommage que l’on n’ait pas saisi l’opportunité de teinter ce Conseil communal de vert». Avant de se projeter dans six mois, date probable des futures élections communales. «Dans tous les cas, on reverra une tête verte et une tête PS pour l’élection au Conseil communal, voire plus.
«Si les Verts sont confirmés par rapport aux dernières élections fédérales – nous avons fait 20% à Milvignes – on aurait pu bien démarrer six mois plus tôt. C’était une occasion à ne pas manquer», regrette Roxane Kurowiak. «Là, le conseiller communal a peine formé ne se représentera pas. C’est dommage.»