A presque 61 ans, José Aubry s’en est allé il y a quelques jours, laissant dans le désarroi et la peine ses proches et toute l’équipe de Cinepel, dont il était l’un des piliers. Spectateurs et spectatrices fidèles des cinémas de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel l’auront sans doute croisé une fois ou l’autre, cheminant entre le Rex, les Arcades ou l’Apollo, dont il palliait avec un savoir-faire souriant les petits pépins… Avec sa silhouette à la Yul Brynner, il était aisément reconnaissable!
Passionné de cinéma et de technologies, José Aubry était d’origine française. Il travailla notamment comme projectionniste au prestigieux Grand Rex à Paris. Venu en Suisse dans les années 1990, il s’engagea pour Cinepel dès 1998, quelques mois avant l’inauguration des Scala rénovés, avec pour mission de faire de cette réouverture une réussite sur le plan technique, ce dont il s’acquitta à merveille.
Artisan de la révolution numérique
En quelque vingt-deux ans de carrière, José Aubry a accompagné, avec une compétence reconnue par ses pairs, le défi et la révolution technologiques que le passage au numérique a constitué pour les cinémas.
Au temps de la pellicule, il ne manquait pas de visionner en salle les copies d’exploitation afin d’en vérifier le bon état avant leur projection publique. Ce faisant, il a pu développer une cinéphilie très personnelle, vaste et diverse, où trônaient Stanley Kubrick et Clint Eastwood, mais sans jamais en faire étalage. Quelques mots, parfois tranchants d’ironie, lui suffisaient pour qualifier tel ou tel titre.
José Aubry n’est plus. Qu’il visionne en paix! On l’imagine volontiers confortablement assis dans un grand et beau cinéma, comme il les aimait tant, en spectateur éternel de films dont il aura servi la cause pour une grande part de son existence. Il va nous manquer.