Les étudiants ne pourront pas accomplir un bachelor complet en médecine humaine à l'Université de Neuchâtel. Les coûts de l'introduction de deux années supplémentaires dans cette filière se révèlent trop importants alors que le canton doit redresser ses finances.
Le Grand Conseil neuchâtelois a suivi mardi le Conseil d'Etat en classant sans opposition un postulat du groupe socialiste sur la formation en médecine à l'Université. Les partis ont jugé que le moment était peu opportun pour s'engager dans un projet de cette envergure alors que le canton connaît des difficultés financières.
Les estimations de l'introduction des 2e et 3e années de médecine humaine font apparaître un coût total pour le diplôme de l'ordre de 14 à 20 millions de francs par année pour le canton. Ce projet mobiliserait d'importantes ressources humaines qui se traduiraient par des difficultés pour le recrutement de personnel qualifié à l'Université et à l'Hôpital neuchâtelois, selon le Conseil d'Etat.
L'Université de Neuchâtel (UniNE) offre aujourd'hui un cursus en médecine humaine d'une année. A son terme, ses étudiants doivent poursuivre leurs études dans d'autres universités. Par le biais de conventions, 15 places leur sont réservées à Lausanne et 6 à Genève.
"Nous ne pouvons pas sans autre augmenter le budget de l'Université", a expliqué la conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti. Pour la responsable du Département de l'éducation, le canton de Neuchâtel ne dispose pas des moyens nécessaires pour développer les années 2 et 3 du bachelor de médecine.
Places réservées
Si les étudiants ne peuvent pas accomplir un diplôme de premier cycle complet de médecine à Neuchâtel, ils pourront en revanche bénéficier de davantage de places en 2e année dans les facultés de Genève et Lausanne pour poursuivre leur cursus en médecine. L'objectif est de rétablir une équité intercantonale pour les étudiants neuchâtelois.
Il apparaît aujourd'hui qu'environ 25% de ces derniers accèdent à la 2e année d'études contre environ 35% pour ceux de l'UniGE et l'UniL. Cette inégalité des chances réside principalement dans le nombre de places réservées aux étudiants de l'UniNE au terme de leur première année.