Bevaix. Elles sont là, dans le champ, au sud de l’autoroute, à la hauteur du garage Apollo. On se parque juste après la petite quarantaine de caravanes. A peine nous voit-elle arriver qu’une femme se lève en vitesse pour venir demander ce qu’on veut. «Vous êtes journaliste? Combien vous donnez pour une interview?»
On cherche à savoir pourquoi ces gens du voyage ont quitté le Pré-Raguel dimanche soir, seule aire de transit autorisée par le canton de Neuchâtel, pour revenir à Bevaix. Plus généralement, on souhaite les entendre.
Le chef de la communauté est allongé devant sa caravane. Une femme nous invite à prendre place sur une chaise pliante. L’interview commence sans façon. Et sans avoir payé. «Mon père est mort mercredi dernier à Pré-Raguel. C’est pour ça que nous sommes partis et que nous ne retournerons plus jamais là-haut. On y allait chaque année, depuis 26-27 ans, mais nous...