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Neuchâtel: Unia dénonce le manque de communication de Domino’s Pizza

A Neuchâtel, un chef d’équipe a semé la zizanie chez Domino’s Pizza. Malmenés et poussés à bout, des employés ont alerté le syndicat Unia. Qui a mené une action mardi, alors que l’affaire avait déjà été réglée à l’interne, avec l’éviction du collaborateur concerné.

09 avr. 2019, 18:20
Une employée de Domino's Pizza a témoigné à visage masqué.

«Allô, Domino’s Pizza? J’aimerais commander une pizza, avec comme ingrédients de la santé, de la sécurité et du respect dans mon travail… Allô, allô, vous ne m’entendez pas?»

Mardi matin, sur la place de l’Europe, à Neuchâtel, Unia a sorti le chorizo, l’huile pimentée et le porte-voix pour épingler la gestion d’un chef d’équipe de la succursale neuchâteloise de Domino’s Pizza, nommé en fin d’année dernière.

«Des cas graves»

Le syndicat parle d’agressions physiques et verbales, de harcèlement, de dénigrement. On reproche à cet homme une attitude arrogante de petit chef, un manque de ponctualité et de professionnalisme, une incapacité totale à gérer une équipe.

«Il ne s’agit pas simplement d’incompatibilité d’humeur, nous dénonçons des cas graves», assure Céline Dupraz, secrétaire syndicale, en évoquant une bagarre survenue fin 2018 entre le chef d’équipe et un employé.

«Silence inadmissible»

Les courriers et courriels envoyés par Unia à la direction suisse de Domino’s Pizza, sont restés sans réponse. «Ce que nous demandons en priorité, c’est de pouvoir discuter avec eux. Leur silence est inadmissible.»

En arrêt de travail depuis le 21 janvier, Isabelle (prénom d’emprunt) fait partie des cinq employés qui ont mandaté le syndicat pour mener une action. «J’ai besoin de ce job, mais je ne tenais plus le coup», souffle-t-elle, le visage dissimulé derrière un foulard. «Ce chef me harcelait moralement, disait que je ne travaillais pas assez bien, ni assez vite. Il était agressif et m’insultait devant mes collègues et les clients. Il imposait l’usage de l’anglais, sous prétexte que nous sommes une entreprise internationale, alors que tous les employés ne maîtrisent pas cette langue à Neuchâtel.» Le pire, c’est que lui-même «ne comprenait pas tout»…

Domino’s Pizza réagit

La direction de Domino’s Pizza assure avoir réagi avec célérité. «Nous n’avons pas été forts pour répondre à Unia, mais nous avons pris les plaintes de nos collaborateurs très au sérieux», assure Claudia Scherrer, cheffe des ressources humaines de l’entreprise établie à Opfikon (ZH). «Des entretiens individuels ont rapidement été menés avec nos 18 employés de Neuchâtel, pour régler ces problèmes.»

Une solution a également été trouvée avec le chef d’équipe concerné. «Nous avons pris des mesures et il ne travaille déjà plus à Neuchâtel», confirme Claudia Scherrer, en précisant qu’une nouvelle gérante prendra ses fonctions dès cette semaine. Un nouveau chef régional a également été nommé.

L’atmosphère semble donc se détendre. D’ailleurs, Isabelle nous a confirmé qu’elle allait reprendre le boulot à 50% dès la semaine prochaine.

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