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Neuchâtel: une timbreuse de votre journal entre au musée

Un ancien enregistreur de présence, retrouvé dans les caves de la rédaction de «L’Express», a été donné au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel en 2017. Il est actuellement présenté comme «l’objet du mois».

21 févr. 2019, 13:00
Kelly Le Normand et Vincent Callet-Molin, du Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel avec l'ancienne timbreuse de la "FAN".

En quittant ses locaux de Pierre-à-Mazel, à la fin de l’année 2017, la Société neuchâteloise de presse (SNP, éditrice d’«ArcInfo») a dû faire un important tri de ses archives et d’anciens matériels. Des antiquités héritées de l’époque où la «Feuille d’avis de Neuchâtel» (FAN), un des ancêtres d’«ArcInfo», occupait un immeuble au centre-ville, à la rue du Temple-Neuf. 

Elle a ainsi déposé au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN) une ancienne timbreuse des années 30 qui servait à enregistrer les temps de présence du personnel de l’entreprise.

Cette pièce sera présentée ce mardi 26 février par l’assistant-conservateur du MAHN, Vincent Callet-Molin. Il a procédé à une enquête minutieuse, avec l’aide de Kelly Le Normand, sur cet «objet du mois».

Des horaires plus cadrés

Cette machine est d’origine écossaise puisqu’elle a été créée à Glasgow par Alexander Dey, qui a déposé un brevet en 1888. Avec son frère John, il a ensuite développé l’entreprise en créant une succursale aux Etats-Unis près de New York en 1893.

Une quinzaine d’années plus tard, leur société est rachetée par un concurrent américain, International Time Recording. Ce dernier fusionnera avec une autre société et le nouveau groupe prendra en 1924 le nom d’IBM.

«Visiblement, l’entreprise qui édite la ‘’FAN’’ est en phase de consolidation dans les années 1930 après la construction d’un nouvel immeuble à la rue du Temple-Neuf et l’installation d’une nouvelle rotative», explique Vincent Callet-Molin. «Parallèlement, on constate dans le monde industriel que les horaires de travail deviennent beaucoup plus cadrés.»

Ce qui explique probablement l’acquisition de cette machine par les éditeurs de la «FAN», Henry Wolfrath et son fils Marc, en cette fin des années 1930. «Ce genre de machines arrive en Suisse romande dans l’entre-deux-guerres», note Vincent Callet-Molin. «A Neuchâtel, cela coïncide avec une hausse du personnel de l’entreprise Wolfrath qui va passer de 62 à 96 personnes entre 1935 et 1945.»

Un numéro par employé

Chaque employé avait un numéro. Quand il arrivait dans l’entreprise le matin, il devait faire tourner la grande aiguille de la machine pour appuyer sur son numéro ce qui indiquait son heure d’arrivée. Idem pour la pause de midi, la reprise du travail en début d’après-midi et la fin de la journée.

Toutes ces indications étaient immédiatement reportées sur une feuille en rouleau: les heures timbrées en dehors des horaires étaient imprimées en rouge. La machine pouvait même comporter des feuilles permettant de calculer rapidement les salaires à verser en fonction des heures effectuées.

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