Au milieu des années 1950, alors que le bebop régnait en maître dans le monde du jazz, la rencontre entre le trompettiste Miles Davis et l’arrangeur Gil Evans allait changer la donne. En trois albums («Miles Ahead» en 1957, «Porgy & Bess» en 1959 et «Sketches of Spain» en 1960), les deux hommes allaient créer une musique résolument novatrice, plus «cool» et moins frénétique que le bop. Quelque soixante ans plus tard, le big band du Fribourgeois Max Jendly rejouera de larges extraits de ces albums au temple du Bas, à Neuchâtel, samedi.
«Quand ces disques sont sortis, j’étais adolescent, je débutais dans le jazz mais ça m’a tout de suite frappé. Et ça me poursuit depuis», raconte Max Jendly. Pour donner corps à cette musique, le chef d’orchestre s’est entouré de 33 musiciens. Dont, dans le rôle de Miles, l’inimitable bugliste et trompettiste fribourgeois Matthieu Michel. «Quand il avait 14 ans, je donnais des cours de jazz gratuits dans un abri antiatomique à Courtepin, où il habitait, et il y venait», raconte Max Jendly.
Neuchâtelois à l’honneur
Anecdote incroyable, Gil Evans ne conservait pas les partitions des arrangements qu’il réalisait. Mais un musicien new-yorkais, Joe Muccioli, a retranscrit toutes ces parties d’oreille. Et il a confié ses retranscriptions à Max Jendly.
Deux jazzmen neuchâtelois réputés officieront également dans l’orchestre: le trompettiste Patrick Lehmann et le saxophoniste et flûtiste Niels Sörensen. Eux aussi connaissent le chef fribourgeois depuis des décennies. «On se retrouve avec plaisir», sourit Max Jendly. Qui conclut: «Tous les musiciens de jazz ont rêvé de jouer cette musique. C’est une expérience unique, qui crée une immense émotion.»
Samedi 6 avril à 20h30 au temple du Bas, à Neuchâtel. Réservations sur www.mjbb.ch