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Neuchâtel: «Hiroshima mon amour» transfiguré par Fanny Ardant au théâtre du Passage

L’actrice française incarnera ce samedi 5 octobre, au théâtre du Passage, l’œuvre poignante «Hiroshima mon amour» écrite par Marguerite Duras à la fin des années 1950. Seule sur scène, mais avec Depardieu en voix «off».

03 oct. 2019, 18:18
"Hiroshima mon amour" conté par Fanny Ardant (sur scène) et Gérard Depardieu ( en voix off): c'est ce samedi 5 octobre au théâtre du Passage.

En 1958, le cinéaste français Alain Resnais prépare un long-métrage sur Hiroshima et les conséquences désastreuses de la bombe atomique qui a frappé la ville japonaise en 1945. Il recherche une plume pour rédiger le scénario, de préférence féminine. Simone de Beauvoir est évoquée, puis Françoise Sagan.

Ce sera finalement Marguerite Duras, qui contera avec superbe l’histoire de ce drame et finira par adapter la trame du film d’Alain Resnais en littérature. «Hiroshima mon amour» est l’un des textes les plus poignants de toute la bibliographie de Marguerite Duras, un texte qui frappe par son récit et caresse par ses mots.

Une pièce qui devait être éphémère

Samedi soir, la grande Fanny Ardant livrera son interprétation de l’œuvre, dans un seule-en-scène au théâtre du Passage. Pratiquement seule: son ami Gérard Depardieu, qu’elle a côtoyé sur plusieurs tournages, lui donne la réplique à travers un enregistrement de sa voix.

Cette mise en scène signée Bertrand Marcos, jeune Français qui n’en est pas à sa première adaptation sur les planches d’un ouvrage de Marguerite Duras, devait être éphémère. Dix représentations au théâtre de l’Atelier, à Paris, en décembre dernier, et c’est tout. Heureusement, il n’en a pas été ainsi… 

La fusion de l’amour et de la mort

Bertrand Marcos a trouvé sa muse artistique en Fanny Ardant. Déjà choisie pour l’adaptation de «L’été 80» (oui, un autre Marguerite Duras), le cinéaste ne comptait sur aucune autre voix que celle de l’actrice pour jouer la partie féminine d’«Hiroshima mon amour». Et c’est une Fanny Ardant passionnée qui incarne ce texte déchirant, témoin d’une période noire de l’histoire.

«Hiroshima mon amour» dépeint la rencontre d’une actrice française partie tourner un film au Japon sur la tragédie de la bombe A. Elle croise sur son chemin un architecte japonais (la voix de Gérard Depardieu). L’amour et la mort s’embrassent alors, ne formant plus qu’une masse fusionnelle divinement incarnée par l’actrice et son interlocuteur dématérialisé. Fanny Ardant, le timbre chaud et le jeu affirmé, donne vie au récit originel.

La trame historique est transpercée de toutes parts par la douleur incurable des protagonistes, leur passé qu’ils tentent d’oublier, leurs blessures qui ne se refermeront jamais.

Fanny Ardant pose sur l’œuvre de Marguerite Duras et sur l’auteure elle-même un regard de profond respect. Dans «Le Figaro», en décembre dernier, elle a eu ces mots très justes: «Comme dans tout ce qu’elle a écrit, Marguerite Duras va au cœur de ce qui fait mal.»

Infos pratiques

Théâtre du Passage, à Neuchâtel, samedi 5 octobre à 20h.

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