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Neuchâtel: du planning familial de 1969 à la santé sexuelle d’aujourd’hui

En juin 1969, le premier service de planning familial du canton s’ouvrait à Neuchâtel. Une exposition présente l’historique de ce service et son évolution, cette fin de semaine au Péristyle de l’Hôtel-de-Ville.

20 juin 2019, 19:02
Catherine Stangl, responsable du Centre de santé sexuelle, la conseillère communale Anne-Françoise Loup et l'historien Grégoire Schneider.

Il y a 50 ans, en juin 1969, s’ouvrait à Neuchâtel le premier service de planning familial du canton. Principal but de cette institution, écrivait alors la «Feuille d’Avis de Neuchâtel» (FAN), «encourager la venue au monde d’enfants souhaités afin de favoriser l’harmonie familiale».

Une exposition présente, vendredi 20 et samedi 21 juin au Péristyle de l’Hôtel-de-Ville, l’historique de ce service et son évolution.

Entretiens confidentiels

En 2014, le service s’est transformé en Centre de santé sexuelle et sa palette de prestations s’est étendue, en même temps que ses effectifs. En 1969, l’infirmière Viviane Champod était toute seule pour accueillir les personnes intéressées deux demi-journées par semaine.

Aujourd’hui, sous la direction de Catherine Stangl, elles sont quatre conseillères, formées spécifiquement, à se partager deux postes et demi. Elles proposent des entretiens confidentiels et gratuits, touchant la vie affective, la sexualité, la contraception ou les infections sexuellement transmissibles. Le Centre propose également des dépistages, des tests de grossesse et des pilules d’urgence.

«Neuchâtel était une ville pionnière en 1969, après Bâle, Genève et Lausanne, en proposant un tel lieu d’écoute et de conseil qui conserve toute sa pertinence aujourd’hui», relève la conseillère communale Anne-Françoise Loup. «A l’époque, ce service avait été mis sur pied sous l’égide des médecins, mais aussi des Eglises. Il s’agissait de soutenir les familles avec l’avènement de la contraception.»

Populations vulnérables

La directrice communale de la santé et des affaires sociales précise que les prestations du service se sont progressivement étendues en particulier aux grossesses non planifiées et aux interruptions volontaires de grossesse. «C’est également un soutien aux populations les plus vulnérables, avec notamment les travailleuses du sexe», ajoute Anne-Françoise Loup.

Catherine Stangl, la responsable actuelle du Centre de santé sexuelle remarque qu’au début du Planning familial, «il fallait faire preuve d’une certaine discrétion. Aujourd’hui, nous n’attendons plus que les gens viennent chez nous. Notre service est beaucoup plus présent sur le terrain, en collaboration avec d’autres associations et organes actifs dans le canton.»

Le Centre travaille ainsi avec le Service cantonal de la cohésion multiculturelle sur la question de l’excision et du mariage forcé.

Dans les archives

L’historien Grégoire Schneider s’est plongé dans les archives du Planning familial pour retracer son évolution et réaliser les panneaux de l’exposition. «J’ai ainsi pu me rendre compte comment a évolué l’intégration du service dans la vie locale», raconte-t-il.

Né dans la foulée de mai 1968, le Planning familial est véritablement devenu la «plaque tournante» espérée par l’un de ses principaux initiateurs, le gynécologue Jean-Pierre Clerc.

Ce dernier souhaitait ainsi, dans les colonnes de la «FAN», quelques jours avant l’inauguration officielle, expliquer ce qu’était un service de planning familial: «Dans trop d’esprits, un centre de planning familial n’est qu’une ‘station-service’ de moyens contraceptifs, ce qui est aussi faux qu’incomplet.» Il s’agit plutôt, précisait le médecin, de «la plaque tournante permettant à chacun, à chaque couple, de savoir où s’orienter pour trouver une solution à son problème personnel ou familial».

En savoir plus : Le Centre de santé sexuelle

Infos pratiques

Péristyle de l’Hôtel de Ville. L’exposition est ouverte vendredi 20 et samedi 21 juin, de 7h30 à 17h.

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