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Neuchâtel: comment faire revivre des espèces disparues?

La saison 3 des «Collections bestiales» du Muséum d’histoire naturelle est arrivée à son terme. Dans ce dernier épisode, Sacha Dubois nous explique une pratique en vogue chez les scientifiques: la désextinction d’espèces disparues.

17 déc. 2019, 14:11
Sacha Dubois, présentateur des "Collections bestiales", explique ce qu'est la "désexctinction" en prenant l'exemple d'un thylacine empaillé.

On entend beaucoup parler d’extinction, mais savez-vous ce qu’est la désextinction? C’est le sujet abordé par le Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel dans la dernière vidéo de la saison 3 des «Collections bestiales». Cette série, diffusée sur YouTube et la page Facebook du musée depuis 2017, utilise des pièces issues des collections du musée neuchâtelois afin de présenter un thème sur un ton volontairement décalé.

Par opposition à extinction, la désexctinction définit le processus visant à «faire revivre des espèces disparues», nous explique Sacha Dubois, l’auteur de ces vidéos. L’acteur neuchâtelois base son exposé sur le spécimen empaillé d’un thylacine, un mammifère présent en Nouvelle-Zélande jusqu’en 1936.

Pourquoi pas cloner un Tyrannosaure?

La méthode, basée sur le clonage, vise à utiliser une cellule de l’animal et d’insérer son noyau dans l’ovule d’une espèce parente. Serait-ce dès lors possible de revoir un jour un tyrannosaure dans nos contrées? «C’est plus compliqué, mais pas impossible», répond l’acteur. «Il est nécessaire d’avoir un échantillon d’ADN entier et celui-ci se dégrade rapidement après la mort de l’animal.»

Alors, sans ADN, comment faire? Trois solutions sont à disposition des scientifiques. La première consiste à modifier les gènes d’une espèce proche. Dans la même espèce d’idée, nous pouvons croiser deux animaux proches de l’ancêtre disparu «de manière à ce qu’il lui ressemble».

Ou, enfin, recréer l’ADN au complet. Mais «c’est un sacré boulot», prévient Sacha Dubois. Une tentative est en cours pour cloner un mammouth laineux. Mais il reste du chemin: seul «un millième de l’ADN de l’animal a été synthétisé», explique Sacha Dubois. Revoir un T-rex est donc très improbable.

Sur 208 embryons, seuls sept sont arrivés à gestation et… une seule naissance a eu lieu.

Mais revenons à nos thylacines. En 1999, des chercheurs australiens ont souhaité tenter leur chance en clonant le «spécimen d’un bébé conservé dans du formol». Malheureusement, l’individu, ayant été «manipulé sans gants», était trop endommagé pour être utilisé.

Un autre essai a été réalisé (et réussi) avec un bouquetin des Pyrénées, une espèce disparue en 2000. Seulement, sur 208 embryons, seuls sept sont arrivés à gestation et… une seule naissance a eu lieu. Mais le bébé est décédé quelques minutes plus tard à cause «d’une malformation aux poumons».

D’autres expériences sont en cours dans le monde. Néanmoins, ces pratiques «posent des tas de questionnements», relève Sacha Dubois, notamment éthiques.

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