Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Neuchâtel: au tribunal pour un kebab après leurs tirs obligatoires

Deux jeunes ont été acquitté par le Tribunal régional, à Neuchâtel. Ils étaient poursuivis pour avoir pris un repas à l'emporter après avoir effectué leurs tirs obligatoires, au lieu de rentrer directement chez eux.

02 mai 2018, 12:03
(Image d'illustration) Les deux jeunes devaient rentrer en bus après avoir réalisé leurs tirs obligatoires.

La scène se déroule le samedi 26 août dernier juste avant midi, au centre de Neuchâtel. Deux jeunes hommes rentrent chez eux, à Cortaillod et Boudry, après avoir effectué leurs tirs obligatoires au stand  de tir de Chantemerle, à Corcelles. Entre deux bus, les compères décident de commander un kebab, à l’emporter. Ils sont bien vite sortis de l’établissement par cinq agents de police. Ce qu’on leur reproche? D’avoir gardé leur arme sur eux.

"Les policiers sont venus armés. Ils nous ont demandé de sortir du kebab, de mettre les fusils à terre, de placer les mains contre le mur. Puis fouille corporelle et de nos affaires", témoigne l’un des prévenus. Les deux armes, un Fass90 et un Fass57, sont confisquées par les agents.

Le Ministère public condamne les deux jeunes à des amendes de 200 francs pour infraction à la loi et l’ordonnance sur les armes, ainsi qu’à des frais de justice encore supérieurs. On leur reproche de ne pas avoir fait preuve d’un minimum de discrétion avec leur fusil et de ne pas être rentrés directement chez eux, "alarmant" sans raison la population. 

"Question de principe"

"Si mes clients ont fait opposition à leur amende, c’est pour une question de principe. Ils n’ont rien fait d’autre que d’accomplir une obligation légale", a plaidé leur avocat, le conseiller national valaisan Jean-Luc Addor. Lequel n’a pas manqué de rappeler des cas similaires ailleurs en Suisse, mentionnant également des débats au niveau fédéral. "Cette méconnaissance de la tradition de citoyen-soldat est un vrai problème", a-t-il dit, concluant à l’acquittement pur et simple de ses clients "dont le comportement a toujours été correct: armes dans le dos, canon vers le bas, pas de manipulations".

Une conclusion à laquelle est aussi arrivée le juge Alexandre Seiler. Il a souligné qu’aucun écart de comportement n’était visible dans le dossier et qu’un passage par Neuchâtel pour rentrer chez eux en transport public – tous deux n’ont pas le permis de conduire – faisait partie des itinéraires les plus courts. Les frais de justice seront mis à la charge de l’Etat et les deux armes seront restituées aux prévenus. 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias