«Je n’ai pas honte de dire que j’ai besoin du soutien des gens.» Le 18 novembre dernier, le musicien neuchâtelois Junior Tshaka a lancé une campagne de financement participatif pour la production de son prochain album.
L’opus, qui devrait sortir entre les mois de février et mars prochains, sera produit sans label. «Une grande part des bénéfices revient à ces structures. J’ai envie de voir si l’indépendance est plus judicieuse.» Junior Tshaka a donc créé son propre label, «Carapace». Il doit désormais chercher les financements lui-même: «Une partie vient de ma poche et j’ai également cherché des subventions.»
Montrer la réalité
Le budget du prochain album a été fixé à 40 000 francs. La demande de financement participatif s’élève, quant à elle, à 15 000 francs: «Cette aide de mon public permettra de sortir le projet dans les meilleures conditions possible.» Le chanteur neuchâtelois a longuement hésité à faire ce choix: «Pendant une période, ces crowdfundings rendaient une mauvaise image, celle de gens qui mendient. Ce n’est pas du tout dans mes habitudes de fonctionner comme ça. J’ai toujours voulu me débrouiller seul.»
Junior Tshaka a changé d’avis en remarquant que «cette manière de faire est devenue standard». Pour lui, demander l’aide des fans permet «de montrer la réalité de la vie des artistes. Si je roulais sur l’or, je ne ferais pas ce genre de choses.»
«Auparavant, les gens achetaient des CDs pour soutenir les artistes. Avec la rapidité et la simplicité de la technologie, ils ont arrêté. Je veux motiver ceux qui sont d’accord d’apporter cette aide, mais qui ne le font pas par manque de temps, flemme ou toute autre raison.» Et ça marche: ce 22 novembre au matin, Junior Tshaka a déjà récolté près de 6000 francs.