«En 2008, nous avions été contraints de procéder à une importante hausse d'impôts en raison de la situation financière délicate de la commune. Neuf points d'un coup! Aujourd'hui, notre situation s'est améliorée et nous sommes sur le point de reconstruire notre fortune. Il faut que la population puisse aussi profiter de l'embellie! Nous demandons donc au Conseil communal de réfléchir à une légère baisse d'impôts pour 2012.»
La socialiste Laura Perret a tenté de défendre la proposition de son groupe, mercredi soir devant le Conseil général de Rochefort. Mais son appel n'a pas convaincu.
«La vision budgétaire d'une commune doit se faire à moyen et long terme. La hausse d'impôts 2008 n'est pas si lointaine. Et ses effets ne se ressentent qu'aujourd'hui seulement. Il semble donc prématuré de vouloir baisser les impôts», a martelé Damien Humbert-Droz, au nom des libéraux-radicaux.
En 2008, le passage d'un coefficient fiscal de 59 à 68 avait été justifié par les charges supplémentaires que l'Etat avait reportées sur les communes. «Il nous manquait alors 300 000 francs par an», rappelle le président de commune Bernard Matthey (PLR).
La hausse a toutefois permis d'assainir rapidement la situation. Pourtant, les Verts ont également émis de sérieux doutes quant à cette proposition socialiste: «Nous allons la refuser, nous considérons qu'elle est prématurée! Trop d'inconnues subsistent quant à notre avenir financier, notamment au niveau de l'action sociale ou de notre contribution à la péréquation financière», a déclaré Philippe Weissbrodt.
Le conseiller communal Tony Perrin (PLR), directeur des finances, a rappelé que chaque année à l'issue du bouclement des comptes, la possibilité d'une hausse ou une baisse du coefficient était examinée.
Mais pour qu'une réduction soit proposée, une condition sine qua non doit être remplie selon l'exécutif: «Il faut que la fortune communale soit reconstituée! Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Elle le sera peut-être l'an prochain.»
La fortune actuelle est évaluée à 2,5 millions de francs. Elle pourrait atteindre trois millions en 2012, soit un chiffre idéal pour le Conseil communal. «Mais le coefficient fiscal ne doit pas être un yoyo qu'on agite au gré des envies de chacun et de l'approche des élections communales. Soyons encore prudents!» Tony Perrin rappelle qu'en 2012, l'Etat pourrait reporter des charges supplémentaires sur les communes. «Notamment en matière de transports publics (réd: lire notre édition du 19 février), ou dans le cadre de la réforme des structures scolaires.»
Au final, le Conseil général a refusé la motion socialiste. Mais, malgré les critiques, le score a été de trois non contre deux oui. Et 13 abstentions, émanant du PLR. Un abstentionnisme lié à la perspective des élections communales? /VGI